42nd Street
Direction musicale : Gareth Valentine
Musique : Harry Warren
Livret : Michael Stewart et Mark Bramble, d’après le roman de Bradford Ropes et le film 42nd Street, propriété de Turner Entertainment Co et distribué par Warner Bros
Décors et costumes : Peter McKintosh
Lumières : Chris Davey
2h45 avec 1 entracte
En anglais surtitré en français
Infos & réservation
Thème
Adaptée du roman de Bradford Ropes (1932) et du film produit par la Warner Bros Cie (1933), la comédie musicale 42nd Street revient dans la version de Stephen Mear, créée en 2016 au Théâtre du Châtelet.
New York, 1933. Depuis la crise économique de 1929, le monde du spectacle tourne au ralenti. Mais le metteur en scène Julian Marsh a bien l’intention de redonner de l’éclat à la 42ème rue – celle du fameux Broadway – avec sa nouvelle création, Pretty Lady.
Les auditions viennent tout juste de s’achever lorsque débarque Peggy Sawyer, une jeune provinciale rêvant de faire carrière dans la comédie musicale. Quelques pas de danse improvisés suffisent à convaincre Julian Marsh de l’engager in extremis comme doublure.
Tout se déroule à merveille jusqu’à ce que la vedette du spectacle, Dorothy Brock, se blesse à quelques heures de la grande première. Face à la catastrophe, les artistes cherchent à tout prix une solution. Pour remplacer Dorothy, qui mieux que la jeune et talentueuse Peggy ? Un défi synonyme de gloire pour la jeune provinciale qui devient une star, tandis que Pretty Lady triomphe sur la 42ème rue…
Points forts
Avec 42nd Street, c’est « ambiance Broadway » au Théâtre du Châtelet ! Entre les décors monumentaux – qui recréent tour à tour un théâtre, un café, une loge, un club privé et même un quai de gare – et les centaines de costumes en tous genres – de l’élégant costume-cravate aux tenues de scène flamboyantes, à plumes et à paillettes – les seize tableaux de Stephen Mear, Peter McKintosh et Chris Davey forment un véritable feu d’artifice chantant et dansant. L’intrigue est pourtant d’une grande simplicité. En effet, avant d’être montée sur les planches d’un théâtre en 1980, 42nd Street a d’abord été une production du cinéma hollywoodien des années 1930. Elle incarne alors l’exemple-type du backstage musical, un genre de comédie musicale qui dévoile les coulisses d’un spectacle en cours d’élaboration. S’il s’agit de mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les artistes tout au long du processus de création, le ton est ici plein d’humour et de légèreté, au diapason de l’atmosphère festive qui règne sur la scène.
Le spectacle chorégraphié par Stephen Mear et orchestré par Gareth Valentine est aussi réjouissant qu’impressionnant. Sur scène, les artistes réalisent une performance totale : à la fois chanteurs, danseurs et comédiens, ils font preuve d’une maîtrise remarquable dans tous les domaines, en particulier les tenants des rôles principaux : Emily Langham (Peggy Sawyer), Rachel Stanley (Dorothy Brock), Alex Hanson (Julian Marsh), Jack North (Billy Lawlor) ou encore Annette McLaughlin (Maggie Jones). Les numéros de claquettes, auxquels les scènes françaises sont relativement peu habituées, font forte impression dès l’ouverture du spectacle : le rideau de scène, relevé d’à peine un mètre, révèle d’abord les jambes d’une quarantaine de danseurs déjà en mouvement. La synchronisation de leurs pas est d’une précision horlogère et les chorégraphies s’enchaînent avec une énergie sans cesse renouvelée au cours de ce show de près de trois heures. Côté jeu d’acteur, l’enthousiasme des interprètes est irrésistiblement communicatif et n’a aucun mal à trouver un écho dans le public. Si le spectacle est joué en anglais - des surtitres en français défilent de chaque côté de la scène - la salle est très vite investie par les rires et les applaudissements, jusqu’à la standing ovation finale, amplement méritée.
Quelques réserves
Pas de demi-mesure dans ce spectacle. 42nd Street est une pure comédie musicale. Son objectif : en mettre plein la vue. Pour l’apprécier, il ne faut pas avoir peur d’être ébloui par la densité des effets lumineux ou d’avoir le tournis devant les chorégraphies endiablées et les jeux de jambes déchaînés…
Encore un mot...
Musiques entrainantes, numéros de claquettes époustouflants, décors et costumes hauts en couleurs : telle est la recette qui fait de 42nd Street un véritable show à la Broadway. Spectacle de grande qualité, frais et réjouissant, idéal pour terminer cette année – ou commencer la suivante – en beauté !
Une illustration
Une phrase
« Avec Stephen Mear - qui est le garant d’un spectacle coloré et inventif… je le trouve génial ! C’est une joie de travailler avec lui – nous cherchons à ce que les spectateurs oublient tous leurs soucis pendant trois heures, soient divertis dans le premier sens du terme, et ressortent en sifflotant la musique et en essayant quelques pas de danse dans la rue. Si cet objectif est atteint, alors nous aurons fait notre travail »
Gareth Valentine, Entretien avec Stephen Mear et Gareth Valentine, propos recueillis par Priscille Lafitte (2022)
L'auteur
Stephen Mear est un chorégraphe britannique parmi les plus en vue de notre époque dans le monde de la comédie musicale. Son travail sur les scènes londoniennes (English National Opera, London Palladium, Royal Opera House Covent Garden…) a déjà été triplement récompensé par le prestigieux « Olivier Award » de la meilleure chorégraphie, notamment pour Mary Poppins (2005). Il s’est également illustré dans les plus grands théâtres à l’internationale, du Metropolitan Opera à New York City au Théâtre du Châtelet à Paris, où il crée Singin’ In The Rain (2015) et 42nd Street (2016).
Également d’origine britannique, Gareth Valentine a été formé au Royal College of Music de Londres. Au cours de sa carrière, il a dirigé de nombreux orchestres, dont le BBC Concert Orchestra, le Royal Philarmonic Orchestra et le Welsh National Opera Orchestra. En tant que superviseur et directeur musical, il a participé à la création de spectacles au Royaume-Uni et à leurs tournées internationales. Lauréat de plusieurs « Olivier Awards », Gareth Valentine a notamment enregistré son Requiem dans les célèbres studios d’Abbey Road, qu’il est ensuite venu interpréter à l’église Saint-Eustache à Paris. Il a assuré la direction des deux pièces chorégraphiées par Stephen Mear au Théâtre du Châtelet : Singin’ In The Rain (2015) et 42nd Street (2016).
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