À Violino Solo, Sue-Ying Koang interprète Johan Helmich Roman
Parution le 6 septembre 2024
CD classique
16, 99 €
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Thème
Johan Helmich Roman (1694-1758), compositeur dont la renommée n’a pas dépassé les frontières de la Suède, est l’exact contemporain de l’autre Johan, l’illustrissime Bach (1685-1750). Le premier est considéré comme le père de la musique de son pays, le second comme le pape de la musique occidentale. Deux personnalités dont on ignore si elles se sont rencontrées mais qui, à coup sûr, l’auraient pu : musiciens de Cour et d’églises, maîtres de chapelle à Leipzig ou Stockholm, travaillant au service d’éminentes personnalités de leur temps, ils fréquentèrent les mêmes milieux et eurent de nombreuses occasions de voyager, curieux des musiques produites par leur temps et désireux de s’y frotter.
Points forts
Fait notable, la violoniste Sue-Ying Koang a choisi d’enregistrer en première mondiale des pièces trop rarement jouées de Roman, en l’occurrence des assaggi (essais ou encore spécimens) et övningar (études) pour nous entraîner au cœur de la Suède baroque. Pages particulièrement virtuoses, ces partitions ne contiennent aucune indication de la main de Roman: ni titre, ni mouvement, ni caractère. Il s’agit en réalité d’une suite de mouvements, de longueur variable, d’écriture assez libre et permettant une grande liberté violonistique.
L’interprétation qui nous est proposée ne se départit jamais d’une ligne claire combinant la tension du discours musical et sa très grande fluidité : l’agilité de l’archet permet à la fois de souligner, mais sans excès, une ornementation retenue et des accords qui, venant ponctuer des séries d’arpèges, participent à la densité rythmique de l’ensemble.
Bref, tout l’éventail des possibilités offertes au violon s’y trouve rassemblé pour nous donner à entendre et à éprouver la légèreté de la grâce associée à une puissante mélancolie.
Quelques réserves
On aura garde d’écouter d’une seule traite ces enregistrements. L’austérité musicale qui affleure parfois demande une écoute attentive. Elle gagnera à être réitérée de façon à permettre de goûter toutes les subtilités contenues dans ces partitions que le jeu de Sue-Ying Koang parvient à nous révéler.
Encore un mot...
Au-delà de l’intérêt musicologique d’une telle entreprise qui contribuera sans nul doute à faire reconnaître hors de ses frontières le génie méconnu de ce Vivaldi du Nord que fut Johan Helmich Roman, on a plaisir à identifier les influences entremêlées d’autres personnalités telles que celles de Haendel, Pergolèse ou Bach.
L'auteur
Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, de la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin, de la Longy School of Music de Cambridge, MA (Etats-Unis) en violon ainsi que de la Haute École de Musique de Genève en violon baroque et en pédagogie musicale, Sue-Ying Koang a été soliste à l’orchestre Philharmonique de Liège de 2004 à 2011.
Elle se consacre depuis 2012 aux répertoires baroques et classiques et s’est produite au sein d’ensembles tels que La Fenice, Les Arts Florissants, Pygmalion et la Cappella Mediterranea.
Elle collabore particulièrement avec le claveciniste, organiste et chef d’ensemble Vincent Bernhardt avec lequel elle a enregistré deux albums en 2021 et 2023 chez IndéSENS Calliope.
Elle est également le premier violon de l’ensemble La Chapelle Saint-Marc dirigé par Vincent Bernhardt.
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