Doulce France-Mélodies & Chansons

Voyage initiatique en territoire mélodique
De
Benjamin Bernheim (ténor) – Carrie-Ann Matheson (piano) Berlioz, Chausson, Duparc, Kosma, Trenet, Brel
Deutsche Grammophon
Parution le 28 août 2024
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

Depuis le 11 août 2024, tout le monde ou presque a entendu parler de Benjamin Bernheim qui, lors de la cérémonie de clôture des jeux olympiques de Paris, et accompagné par Alain Roche et son piano suspendu, interpréta l’Hymne à Apollon, ce chant grec évoquant le dieu des arts, du chant et de la musique découvert à Delphes en 1893 par l’École française d’Athènes, et harmonisé par Gabriel Fauré.

On sait moins que le chanteur franco-suisse a enchaîné depuis une dizaine d’années les grands rôles de ténor lyrique de Puccini à Verdi, en passant par Gounod. Les plus célèbres maisons d’opéra le sollicitent non seulement pour ses qualités lyriques mais aussi sa diction impeccable. Et celle-ci représente tout l’intérêt de son dernier album sorti récemment chez Deutsche Grammophon baptisé Douce France - Mélodies & Chansons, dans lequel il a enregistré, associé à la pianiste Carrie-Ann Matheson, des airs et mélodies françaises des XIXe et XXe siècles.

Points forts

Revenant en effet à la veine intimiste de ses premiers récitals qui lui ont permis d’aborder des cycles tels que les Nuits d’Eté de Berlioz ou des mélodies de Duparc, et un peu plus tardivement, le fameux Poème de l’amour et de la mer de Chausson, il nous propose une déambulation absolument passionnante parmi les textes de Théophile Gautier, Maurice Bouchor et Charles Baudelaire. 

Son parcours nous permet de voir se dessiner sous nos yeux, et s’imposer avec une infinie délicatesse à nos oreilles, des paysages marqués par toutes les nuances possibles qu’apporte une palette vocale capable d’exprimer aussi bien le vide infini du désespoir que l’assouvissement de la volupté, sans effets appuyés qui en amoindriraient la poésie profonde et secrète.

Mais la réussite d’un tel voyage supposait une entente complète avec la pianiste qui, plus qu’une accompagnatrice, se devait d’être une partenaire pleine et entière. Et tel est bien le cas de Carrie-Ann Matheson dont le clavier tout à la fois sombre et lumineux travaille en parfait écho avec les états d’âme qu’appelle une poésie creusée par la vie, l’amour ou le deuil.

Quelques réserves

Pas de réserve pour cet enregistrement qui a le grand mérite de revisiter un répertoire servi par des artistes extrêmement exigeants et dont on aimerait qu’il fût donné plus souvent en concert. 

Encore un mot...

Last but not least, les deux partenaires ont souhaité que cet hommage à la mélodie française se prolonge jusqu’au vingtième siècle finissant, élargissant ainsi son spectre jusqu’à quelques miniatures terminales telles que celles de Joseph Kosma (Les feuilles mortes sur un texte de Prévert), Charles Trenet (Doulce France) et Jacques Brel (Quand on a que l’amour) dont l’immense popularité leur a déjà permis d’intégrer le patrimoine musical universel.

L'auteur

  • Benjamin Bernheim, binational franco-suisse, suit des cours de violon et de piano avant de commencer le chant à l’âge de dix ans en rejoignant la maîtrise du conservatoire populaire de Genève. À dix-huit ans, il rejoint le conservatoire de la Haute Ecole de Musique de Lausanne. Il entame alors une carrière de ténor en rejoignant la troupe de l’Opernhaus de Zurich, puis est engagé au festival de Salzbourg, endossant à partir de 2015 les prises de rôle majeur du répertoire lyrique. Son succès international n’a cessé de croître depuis avec des engagements sur les scènes les plus prestigieuses (Chicago, Londres, Berlin, Dresde, Vienne, Paris, Milan, etc…).

  • Carrie Ann Matheson, pianiste, cheffe d’orchestre et pédagogue, mène une carrière multiple. Originaire du Canada, elle a commencé son parcours artistique au Metropolitan Opera de New-York. En tant que pianiste, elle a été amenée à se produire sur les plus grandes scènes du monde aux côtés de nombreux chanteurs d’opéra tels que Joyce DiDonato, Jonas Kaufmann et Rolando Villazon et a assisté des chefs d’orchestre comme James Levine, Fabio Luisi, Yannick Nézet-Séguin. Elle est actuellement enseignante au conservatoire de musique de San Francisco.

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