
Beggars Banquet
Parution en 1968
Label : Decca/ABKCO (Royaume Uni), London /ABKCO (Etats-Unis)
Infos & réservation
Thème
Révolte et blues à l’encontre de la vieille société aveugle, des riches et des pauvres confrontés aux tourments de la contestation, sous l’égide du mal absolu, et, comme le filmait Robert Bresson, du Diable probablement (1977)
Points forts
L’album comporte dix titres :
Sympathy for the Devil (Rappel du Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov)
Sans doute le titre le plus populaire des Stones à l’échelon mondial (En France,on reste très attaché à I can’t get no satisfaction, hymne précurseur de mai 68).
Son enregistrement a été filmé à Londres par J-L Godard, sous le titre One+One.
La richesse des paroles et de l’orchestration sont extraordinaires, d’un point de vue historique. Les Stones sont au sommet de leur art et Keith Richards pond un solo qui reste dans les annales. Le morceau dure 6 minutes de bonheur !No expectations
Slow triste sur l’histoire d’une séparation.Une merveille de guitare bottleneck par Brian Jones que l’on voit une dernière fois à l'œuvre dans Rolling Stones Circus.Dear Doctor
Espèce de drôlerie sur un mariage angoissé et raté où la promise est cuitée.Parachute woman
Bizarrerie dans l’air du temps, permettant à Keith Richards de s’amuser avec ses riffs.Jigsaw puzzle
Visions brumeuses à partir d’un puzzle étalé sur le sol, qui vire à la folie “stonienne”.Street fighting man (interdit de radio aux USA)
Combattant frustré des rues, car dans la torpeur et l'indifférence de Londres, il n’y a rien à faire, l’appel au chaos est un échec. Tout reste dans l’ordre et le compromis.Prodigal son
Blues de tradition évangélique. Ballade épurée reprenant la parabole du Christ.Stray cat blues
Sulfureuse chanson que ce blues du chat tigré, qui détourne de très jeunes filles.Factory girl
Rendez-vous cynique avec une fille pauvre de l’usine.Elle n’est pas à son avantage.Salt of the earth
A la santé des travailleurs de peine, des humbles de naissance, des écorchés de la vie, des masses ternes, malades,manipulées, sans visage et surtout “étranges”.
Tous ceux qui sont vraiment “Le sel de la terre”. Cette complainte démarre lentement pour se développer et aller crescendo, jusqu’à l'intervention finale et endiablée d’un piano et d’une chorale clôturant avec panache ce CD inoubliable.
Quelques réserves
Aucune, il n’y a rien à jeter.
Si, en fait : la puissance Rock du groupe, couplée à la tendance des ingénieurs du son fort à la mode de l’époque, rendent parfois la voix de Jagger trop forte dans “les cris”, mais c’est un disque de révolte, donc un choix assumé dans son contexte.
Encore un mot...
Cet album est à associer au suivant, sorti en 1969 et nommé Let it bleed sur le thème de la violence, de l’absence du fondateur du groupe, Brian Jones, devenu peu à peu paumé par la drogue. Considéré comme un poids mort pour la dynamique du groupe, il est exclu des Stones en juin 69, et meurt noyé deux semaines plus tard.
Les Stones produisent encore deux derniers albums chez DECCA, puis, à partir de 1971 ils produisent et éditent leurs œuvres sous leur propre label insolent, qui vous tire la langue.
“Le mystère de la censure”... Un mot concernant la pochette de remplacement : le lettrage du titre, suivi de “R.S.V.P.” sur fond blanc de faire-part ne ressemblent pas au groupe. Ce rendu apparemment banal, fait suite à une pochette originale, montrant de vieux WC couverts de graffitis (revenue au goût du jour). Elle a été interdite. La maison de disques DECCA, la jugeait offensante, de trop mauvais goût. Du coup les Stones ont plié, avec un remake neutre, en clin d'œil à l’album Blanc des Beatles. La photo intérieure montrant le groupe avachi au cours d’un repas décalé a été “tolérée”.
Une phrase
“Pleased to meet you, hope you guess my name,
If you meet me, have some courtesy, some sympathy and some taste,
Use all your well learned politesse, or I lay your soul in waste !
I shouted it out : Who killed the Kennedys ?, When after all it was you and me”.
“And the Queen is bravely shouting : What’s the hell is going on ?”
L'auteur
La plupart des chansons sont signées Jagger/Richards
Brian Jones Sitar, Mellotron, Harmonica
Mick Jagger Chant, harmonica
Keith Richards Lead Guitare et Chant
Bill Wyman Guitare basse
Charlie Watts Batterie
Invité permanent :
Nicky Hopkins Piano
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