Rien n'est vrai

«Si l’amour, dit Walter, pouvait mourir, ce serait mieux...». Un polar psychologique finement mené.
De
Lisa Jewell
Texte lu par : Camille Lamache
Traduction : Adèle Rolland-Le Dem.
Parution en décembre 2024
Version audio réalisée par : Audiolib/ Hardigan (Hauteville pour Édition Brochée, 352 pages).
Durée : 9 H 00.
Prix : 24,99 Euros (19,95 euros en broché ; 9,99 Euros en ebook)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Rien n’est vrai. Tel est le titre du vingt-cinquième roman de l‘écrivaine britannique à succès Ce titre n’est pas usurpé. Jusqu’à la dernière  page, on s’aperçoit  que rien n’est vrai…

Avec un talent incroyable, l'auteure plonge le lecteur dans  une intrigue haletante et souvent angoissante. Il y a cette  scène à partir de laquelle l’histoire bascule dans un registre  dramatique…

Il est trois heures du matin en cette veille de week-end, à l’accueil  d’un hôtel londonien, un homme qui a bu plus que de raison, harcèle la jeune femme qui l’a emmené dans cet endroit afin qu’elle fasse venir son épouse dont il est follement amoureux. Elle lui assure qu’elle viendra  le chercher lorsque la voiture arrivera devant l’hôtel, mais l’homme malgré son ébriété se rend compte que ce n’est pas sa blonde épouse qui  est au volant mais une femme très brune. Il finira par monter dans le véhicule. Beaucoup de temps s’écoulera  avant que l’on ne trouve son cadavre. Cet homme se prénommait Nathan. Pourtant tout avait gentiment commencé.

Dans un pub gastronomique, Josie et  Walter son mari fêtent  l’anniversaire  de celle-ci. A la table voisine, 14 personnes célèbrent joyeusement un autre anniversaire, celui d’Alix. 

Josie noue le contact, les deux femmes se rendent compte qu’elles sont nées le même jour  de la même année. Elles ont chacune 45 ans. 

Cette coïncidence va permettre à Josie de revoir Alix alors qu’elles n’appartiennent pas au même monde. Si la première  travaille dans une retoucherie, Alix est une réalisatrice de podcasts à succès. Josie lui propose de produire un podcast d’un genre différent : un récit  de sa vie mouvementée. D’abord perplexe, Alix accepte de relever ce défi car l’existence de Josie est surprenante. Issue d’un milieu populaire, élevée par une mère qui ne l’aimait pas, à 18 ans elle épouse Walter âgé de plus de 42 ans. Leurs deux  filles sont difficiles. La plus jeune a  quitté le foyer à  16 ans et a coupé les ponts avec ses parents. L'aînée vit recluse dans une chambre qu’elle n’a pas quittée depuis cinq ans.

La matière se montre  intéressante. Si tout paraît se dérouler normalement, il y a des signes qui troublent. Des objets disparaissent. Une autre fois, les caméras de surveillance montrent  Josie fouillant les poubelles de la maison. Une invitation  d’Alix et de Nathan son mari chez Josie tourne au désastre. Nathan  n’assiste pas au repas. Ce qui est considéré comme une insulte par Walter. 

Dans la nuit, Alix est réveillée par le téléphone. C’est Josie qui l’appelle. Elle vient se réfugier chez elle car Walter l’a frappée. Elle s’installe et ne semble  pas décidée à quitter la place, ce que n’apprécie pas Alix et son mari qui ont du mal à supporter cette présence. Heureusement les sœurs d’Alix vont rendre visite au couple, le prétexte, afin d’amener l’intruse à quitter les lieux. Cette soirée est marquée par l’absence de Nathan qui une fois encore malgré la promesse faite à sa femme s’enfoncera dans une virée nocturne alcoolisée.  Josie, contrainte  de quitter la maison, a monté un piège imparable visant Nathan. La vérité va apparaître dans toute son horreur. Josie s’était vengée car elle avait besoin d’être entourée et admirée. Elle avait tout fait pour qu’Alix lui manifeste une amitié exclusive et il était vital qu’elle quitte un mari qui ne la méritait pas. Elle, ne s’était-elle  pas débarrassée de Walter… 

On va découvrir que tous les personnages de cette  histoire s’avéraient différents. Rien n’était vrai. 

Même Josie dans un rebondissement final  prétendra  ne pas être aussi coupable qu’on ne le prétendait. Y avait-il une vérité dans cette histoire ?

Points forts

Un  polar psychologique, un genre à part entière dans la littérature policière. 

Le roman de Lisa Jewell  illustre parfaitement ce qui fait la spécificité, l’intérêt  de ce type de roman : complexité du relationnel, des personnages à l’ego démesuré, la montée d’une volonté d’emprise, le nœud gordien de l’intrigue.

Tous ces ingrédients  sont  magnifiquement maîtrisés par l’autrice.

Quelques réserves

Pour pleinement apprécier les polars psychologiques, Il faut aimer l’ambiguïté, le jeu trouble des personnages, les scénarios complexes, un monde en soi assez éloigné  des romans policiers classiques.

Encore un mot...

Une intrigue subtile et haletante.

L'auteur

C’est un étonnant parcours que celui de Lisa Jewell, autrice d’origine britannique qui après un début de carrière dans la mode, se met à l’écriture de romans. Son premier livre, en 1999, Ralph’s Party connaît déjà le succès.  Rien n’est vrai est couronné meilleur roman de l’année par les  British book Awards en 2024. 

Le lecteur :  Camille Lamache est une comédienne qui s’est plutôt spécialisée avec talent dans le doublage de séries, publicités, documentaires et livres audio.

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