Mémoires d’une jeune fille rangée

Un “grand classique” de la littérature française à écouter ad libitum…
De
Simone de Beauvoir
Version audio réalisée par Écoutez lire
Texte lu par Sylvia Bergé
Version audio parue en mai 2024
Durée 15 h 21
21,99 Euros ; 16,99 Euros en téléchargement
(Edition brochée, 1ère parution en 1958 chez Gallimard, 480 pages)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Ce premier tome relate les souvenirs de son enfance jusqu'à la fin de ses études. La petite Simone évolue dans le monde bourgeois et parisien de l’Entre-deux-guerres, adhérant aux préjugés de sa classe, se questionnant puis les rejetant.

Points forts

  • Une valeur sociologique : Le récit nous plonge dans un univers révolu, où les demoiselles de bonnes familles s’étiolent dans un carcan idéologique, moral, religieux que mai soixante-huit fera voler en éclats.
  • Franchise et courage : un sentiment d’honnêteté traverse le livre, l’auteure ne cherchant pas à enjoliver les vestiges d’un temps enfui ni à se rendre sympathique. L’émancipation intellectuelle du « Castor » (surnom de Simone) s’accompagne parfois d’un orgueil que souligne la Simone d’un âge mûr, avec tendresse, mais sans se départir de son acuité et de son intransigeance.
  • Un style lucide et précis : de facture classique, la nostalgie d’un passé simple et d’un subjonctif imparfait fonctionne à merveille. L’écriture n’en est pas moins claire, fluide et rigoureuse, sans fioritures inutiles. Un régal !

Quelques réserves

Quelques lenteurs par moments : les longues réflexions peuvent freiner le rythme et rebuter le lecteur moderne plus habitué à zapper qu’à goûter des raisonnements carrés.

Encore un mot...

Mémoires d’une jeune fille rangée ouvre une véritable fresque autobiographique qui se poursuit avec La Force de l’âge (1960), La Force des choses (1963) et Tout compte fait (1972), hélas non disponibles en version audio.

Une phrase

« De mes premières années, je ne retrouve guère qu’une impression confuse : quelque chose de rouge, et de noir, et de chaud. L’appartement était rouge, rouges la moquette, la salle à manger Henri II, la soie gaufrée qui masquait les portes vitrées, et dans le cabinet de papa les rideaux de velours ; les meubles de cet antre sacré étaient en poirier noirci ; je me blotissais dans la niche creusée sous le bureau, je m’enroulais dans les ténèbres ; il faisait sombre, il faisait chaud et le rouge de la moquette criait dans mes yeux. Ainsi se passa ma toute petite enfance. Je regardais, je palpais, j’apprenais le monde, à l’abri. »

L'auteur

  • Simone de Beauvoir (1908–1986), philosophe, écrivaine et figure majeure du féminisme, a marqué la pensée, du XXe siècle avec Le Deuxième Sexe, une œuvre dense mêlant engagement et introspection.

  • Sylvia Bergé, la lectrice :
    A l’instar de son père, l’acteur Georges Descrières, elle est, comme lui, sociétaire de la comédie française et trace une très belle carrière essentiellement au théâtre. Elle interprète, avec beaucoup de sensibilité, les mots de la compagne de Sartre, en soulignant l’humour subtil de la narratrice, le regard amusé de la quinquagénaire sur l’adolescente qu’elle fut.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Ils viennent de sortir