
Jusqu’à la chute - Mémoires du majordome d’Hitler
Traduit (de l’allemand) par Denis-Armand Canal
(édition brochée Perrin, 336 pages)
Texte lu par François Cottrelle
Durée 9 h 25
Prix 23 Euros; version brochée 22 Euros; 8,49 Euros ebook.
Parution le 12 septembre 2023 en téléchargement et le 22 février 2024 en CD MP3
Infos & réservation
Thème
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d’Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il rejoint peu à peu l’entourage du Führer, à qui il vouera une loyauté indéfectible tout au long de sa vie.
Points forts
- Un témoignage unique : de par sa fonction, ce subalterne côtoya l’intimité du despote durant une décennie. Personne ne fut plus proche de lui, à l’exception peut-être d’Eva Braun.
- Un portrait remarquable : ce témoin privilégié décrit avec minutie le caractère du tyran, ses qualités, ses défauts, son mode de vie, ses névroses. Il explicite ses habitudes quotidiennes, son régime alimentaire, ses intérêts culturels, son autoritarisme, l’exercice du pouvoir avant le conflit, les victoires initiales et la déchéance.
- Psychologie des satellites : Heinz Linge fréquenta les hauts dignitaires nazis qui gravitaient autour du leur chef suprême. Très observateur, ce serviteur de l’ombre analyse avec beaucoup de finesse le comportement des hommes qui formaient le cercle rapproché du dictateur : Goering, Goebbels, Hess, Himmler, Ribbentrop, Bormann, etc.
- Un style éblouissant : je ne m’attendais pas à un récit aussi bien écrit. La forme est particulièrement soignée et s’apparente à celle des grands romanciers du XIXème siècle. Un régal !
Quelques réserves
- Un certain malaise : le narrateur, d’une fidélité exemplaire, admira son maître, ce qui créé chez l’auditeur une détestable sensation. Néanmoins, il confie sans détour sa fascination, ce qui permet de comprendre, un peu mieux, comment Hitler, cet architecte raté, a pu réussir à galvaniser les foules.
Encore un mot...
La Seconde Guerre mondiale, sujet bateau par excellence à l’épreuve d’Histoire, ne semble pas posséder de secrets pour le moindre bachelier. Cette époque sombre a inspiré tant d’écrivains, d’essayistes, d’artistes, de cinéastes, que l’on esquisse une moue de découragement devant cette période dont on nous a rebattu les oreilles. Cependant, sur l’individu lui-même, qu’avons-nous retenu de notre scolarité ? Une moustache iconique, une voix criarde, l’insigne de la croix gammée et c’est à peu près tout. Heinz Linge nous raconte le reste.
Une phrase
“Au milieu du fracas assourdissant des obus de l’artillerie russe, un coup de pistolet claqua dans les appartements du Führer, au cœur du bunker. Je ne l’entendis pas à vrai dire, mais une fois que l’odeur de poudre eut franchi la porte, je sus ce qu’il s’était passé, Hitler venait de se donner la mort.”
L'auteur
A la fin du livre, Heinz Linge détaille les conditions de sa captivité dans les geôles soviétiques, puis, après de nombreuses années, sa libération en 1955 et son retour à Berlin.
Le lecteur :
Acteur de théâtre, François Cottrelle incarne une multitude de rôles et aborde une pléiade d’auteurs tels Goldoni, Hugo, Pagnol... Il joue dans divers téléfilms et apparaît également au cinéma dans Les Tuche (2010) où il interprète le concierge ou dans La solitude est un animal de compagnie (2019
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