La Bête humaine

Un bijou de la littérature française
De
Émile Zola
Version audio réalisée par Sixtrid éditions
Texte lu par Éric Herson-Macarel
Parution en 2016
Durée 12 h 20
Livre audio gratuit
(Éditions livre de Poche, 507 pages, 3,60 €)
Notre recommandation
4/5

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Thème

Il est difficile de n’en retenir qu’un unique au sein de la multitude des sujets évoqués : l’univers du train en premier lieu avec le quotidien de ses ouvriers, la jalousie, le crime passionnel, le meurtre prémédité, la fièvre dévorante de l’avarice, la concupiscence, l’adultère, l’addiction au jeu, les enjeux politiques s’immisçant dans la sphère juridique, la débauche, la mesquinerie des petits bourgeois... Pour illustrer tout cela, une pléiade de personnages secondaires...

Points forts

  • Un regard sur la société de la fin du XIXème siècle : on connaît la méticulosité du romancier à décrire le monde tangible au plus proche, ce qui constitue un précieux document sociologique. L’auditeur actuel s’amuse à loisir à déceler les différences entre la Troisième République et notre époque ainsi que les constantes de l’âme humaine.
  • Jacques Lantier : avec une modernité surprenante, l’écrivain campe un tueur sanguinaire qui lutte en vain contre ses pulsions destructrices. Pas de libre-arbitre pour le fils de Gervaise Macquart mais un déterminisme expliqué par la génétique, domaine dans lequel l’ancien journaliste s’est révélé visionnaire.
  • La locomotive : bien que inorganique, c’est le protagoniste. Le portrait de « la Lison » est entièrement construit sur une métaphore filée avec le corps de la femme. Une personnification magistrale qui s’étend de longues minutes et qui humanise cet appareil de métal.
  • Un style remarquable : indépendamment de l’intrigue, la beauté de la langue se suffit à elle seule, engendrant le bonheur de redécouvrir une syntaxe qui n’exclut pas des subjonctifs aujourd’hui disparus.

Quelques réserves

Un peu long ? pourrait critiquer un lecteur contemporain, habitué à zapper sans cesse. Personnellement, j’ai éprouvé un vif plaisir à me replonger à une époque où l’on prenait le temps de la description.

Encore un mot...

A son insu, Zola fut le bourreau de nombreux collégiens dont je fis partie. J’incite ces suppliciés à dépasser leurs souvenirs scolaires car, peut-être faut-il une certaine maturité pour apprécier ce bijou de la littérature française.

Une phrase

“ Qu’importaient les victimes que la machine écrasait en chemin ! N’allait-elle pas quand même à l’avenir, insoucieuse du sang répandu ? Sans conducteur, au milieu des ténèbres, en bête aveugle et sourde qu’on aurait lâchée parmi la mort, elle roulait, elle roulait, chargée de cette chair à canon, de ces soldats, déjà hébétés de fatigue, et ivres, qui chantaient.”

L'auteur

On ne présente pas Zola (1840-1902), le défenseur de Dreyfus, le chef de file du mouvement naturaliste, qui s’efforçait de peindre le réel avec une minutie exemplaire. Décédé à la suite d’ une intoxication au monoxyde de carbone, des experts remettent en cause la thèse de l’accident au profit de celle de l’assassinat...

Le Lecteur
Acteur de théâtre,  Éric Herson-Macarel incarne une kyrielle de rôles et aborde des monstres sacrés tels Shakespeare, Pirandello, Corneille... Il joue dans divers téléfilms et apparaît également au cinéma notamment dans des films de Bertrand Tavernier, L. 627 (1991), Capitaine Conan (1996) etc.

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