LA FORÊT DES OMBRES

Pourquoi  Franck Thilliez est-il un maître incontesté du thriller ? Parce qu’il sait conférer, même aux situations les plus stéréotypées, une dimension unique, quasi diabolique qui nous transporte dans un suspens auquel on ne saurait résister.

Dans La Forêt des Ombres, après quelques pages, on peut avoir l’impression d’être embarqué dans une histoire connue. Une forêt glaciale et inquiétante, cadre d’un de ces huis-clos qu’affectionne la littérature policière. Mais très vite l’intrigue imperceptiblement nous emmène vers la révélation finale au bout de l’horreur. Au début du roman, on fait la connaissance de David Miller, auteur d’un roman policier mais aussi thanatopracteur et qui enchaîne les embaumements. Cathy sa femme, découvre que sa passade avec le meilleur ami de son mari a eu une conséquence inattendue. De plus le couple est harcelé par une certaine Miss Hide follement éprise de David et qui envoie des missives des plus pressantes. 

Alors qu’il quitte son laboratoire, un colosse sort d’une luxueuse BMW et se précipite sur David. Il lui propose de rencontrer son patron qui, impressionné par son talent d’écrivain, souhaiterait que celui-ci le mette en vedette dans un ouvrage policier. Bien sûr, David finira par accepter cette offre étrange mais payée 3000 € par jour. Les Miller, en compagnie d’Arthur Doffre, paraplégique richissime, le mystérieux commanditaire de l’opération, vont se retrouver, au plus profond de la Forêt Noire, dans un chalet plus qu’inquiétant censé stimuler la créativité de David.

Jour après jour, de manière d’abord imperceptible l’atmosphère va se tendre, puis elle laisse la place à une violence qui aboutira de rebondissement en rebondissement à une chute ultime insupportable, manifestation d’un mal absolu.