Le surréalisme d’abord et toujours
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Thème
Né à la sortie de la Première Guerre mondiale, le mouvement surréaliste, qui s’étend sur plus de quatre décennies, a vu officiellement le jour sous la plume d’André Breton par la parution de son Manifeste du Surréalisme en octobre 1924.
Ce courant singulier de l’histoire de l’art, à la longévité inhabituelle et au déploiement international, occupe une place particulière. En témoignent certaines œuvres qui se sont imposées dans le musée imaginaire occidental, bien au-delà du cercle des connaisseurs. Dans le même temps, ses ressorts et fondements, le sens de la recherche des artistes, sont moins connus, de même que certains de ses contributeurs pourtant importants, notamment des femmes.
L'exposition permet de pénétrer dans cet univers de manière approfondie. À la fois chronologique et thématique, le parcours très riche est rythmé par 14 chapitres évoquant les figures littéraires ayant inspiré le mouvement (Lautréamont, Lewis Carroll, Sade...) et les principes poétiques qui structurent son imaginaire (l'artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale, la forêt...).
Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme-grenade, une seconde avant l'éveil 1944 ©Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid
Points forts
Comme toujours au Centre Pompidou, l’exposition est dense.
On retiendra :
Un bel éclairage contextuel et conceptuel du mouvement, né sous l’influence de l’Histoire et dans la continuité des questionnements sur la place de l’art dans l’évolution du monde. De jeunes artistes - frappés par les horreurs de la Grande Guerre que les progrès de la raison issus des Lumières n’ont pas évitées - marqués par les remises en cause philosophiques et sociales des romantiques du XIXe siècle, ainsi que par les découvertes de Freud sur le subconscient et les émotions, recherchent une nouvelle représentation porteuse de révolution, dans une oscillation entre abstraction et expressionnisme figuratif.
l’effervescence créative de cette plongée dans l’imaginaire :
Le désir de révolutionner le monde s’exprime dans la littérature, la poésie, la peinture, la sculpture, la photographie, dans un bouillonnant croisement des idées, des élans et des formes. La nuit, les mystères, les monstres, deviennent des terrains majeurs d’exploration.
Les techniques et les procédés foisonnent : nouvelle force des collages, surprises de l’écriture automatique, réalisation collective de cadavres exquis, nouvelles techniques photographiques.- la scénographie originale organisée autour de la forme du labyrinthe, construction symbolique très représentative du mouvement, empruntée par Marcel Duchamp dans la grande exposition consacrée au surréalisme en 1947 à Paris .
Quelques réserves
L’effervescence de la création qui s’est inscrite dans ce mouvement laisse une empreinte inégale. A côté de chefs d'œuvre, les cimaises présentent de nombreuses pièces aux thèmes récurrents fréquemment liés à l’inconscient et aux rêves, crânes, clefs, objets supposément énigmatiques, et n’est pas Magritte ou Dali qui veut. Mais c’est tout à l’honneur du musée que de permettre la cohabitation de ces œuvres, dans une volonté de large témoignage représentatif.
Encore un mot...
Au fil des grandes thématiques de l’exposition, un podcast disponible à l’entrée ou sur le site du Musée propose un parcours littéraire qui donne à entendre des textes des auteurs du mouvement. Une manière concrète de ressentir sa nature protéiforme.
Une illustration
Une phrase
« Au-delà de l’agrément, de la curiosité, de toutes les émotions que nous donnent les récits, les contes et les légendes, au-delà du besoin de se distraire, d’oublier, de se procurer des sensations agréables ou terrifiantes, le but réel du voyage merveilleux est, nous sommes déjà en mesure de le comprendre, l’exploration plus totale de la réalité universelle. » Pierre Mabille, le Miroir du merveilleux 1940
L'auteur
Les œuvres présentées ont été créées par de nombreux artistes, dont Salvador Dali, Paul Eluard, André Breton, Max Ernst, René Magritte, Dora Maar, Leonor Fini, De Chirico. Jean Arp, Brassaï.
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