Voyages d’un philosophe aux pays des libertés
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Thème
Gaspard Kœnig est un philosophe qui voyage à la rencontre des bonnes idées qui pourraient changer le monde: le micro crédit au Pérou, la tolérance religieuse dans la région du Kerala en Inde, la légalisation du cannabis dans le Colorado, le revenu universel à Sao Paolo et même les prisons ouvertes de Finlande... Loin d’avoir des idées arrêtées, il observe ces solutions mises à l’épreuve de la réalité du terrain et les défend en ayant toujours conscience de nos réticences, tout en déconstruisant nos préjugés un à un, avec la finesse de l’intelligence et la force de la raison.
Points forts
• Un philosophe qui va sur le terrain à la rencontre des bonnes initiatives autant qu’à la rencontre des dirigeants de l’OMC, force le respect et acquiert de ce fait un pouvoir de persuasion, justement, assez difficilement égalable.
• Le libéralisme que défend l’auteur est à mon sens ce que devrait avoir toujours été le libéralisme, bien loin souvent de ce que nous entendons par ce mot, notamment en France où son sens a été détourné par le courant réactionnaire, ce qui n’est autre qu’une farce de l’histoire des idées...
• La bibliographie est à la fois classique et originale, une petite mine d’or.
Quelques réserves
Je n'en vois pas.
Encore un mot...
Gaspard Kœnig, au-delà de toutes les avancées politiques et sociales qu’il propose, se pose en philosophe libéral soucieux d’éradiquer la pauvreté. Il rappelle à juste titre que ce problème a toujours été au cœur de la philosophie libérale, philosophie qui n’est pas une justification du capitalisme dît « de la rente » c’est à dire un capitalisme de l’argent qui va à l’argent.
En d’autres termes, à ses yeux, le libéralisme ne cautionne absolument pas un capitalisme qui empêche la mobilité sociale. Gaspard Koenig tient à remettre au centre du libéralisme deux idées fondamentales : 1- sorti de la grande pauvreté, l’homme est libéré du simple besoin de survivre et peut donc être responsable parce qu’il a la possibilité nouvelle d’avoir le choix, notamment sur le plan de ce qu’il entreprend de faire pour vivre; 2- des citoyens responsables doivent être dirigés par un Etat qui n’est plus un censeur moral de l’activité humaine mais l’organisateur législatif de la vie en société. l’Etat n’étant plus un guide moral, les citoyens doivent prendre leurs responsabilités et assumer leur liberté.
Une phrase
« La société ouverte n’est pas aisée. Elle demande à chacun une certaine abnégation pour tolérer des propos qui le heurtent, des attitudes qui l’indisposent, des manières d’être qui lui répugnent [sic]. Car la finalité de notre vie en société n’est pas de produire du bonheur mais de réaliser notre liberté, vecteur essentiel de la perfectibilité humaine. »
L'auteur
Gaspard Koenig, est un jeune philosophe, auteur de nombreux essais et romans. Il a fondé le think-tank GenerationLibre dont le contenu est disponible sur internet. Vous y retrouverez une partie des idées développées dans ses essais et bien d’autres encore, très souvent passionnantes.
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