Voltaire ou le Jihad: Le suicide de la culture occidentale
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Le renouveau du fondamentalisme religieux serait, en Occident, facilité par la «Déconstruction» qui, pour Jean-Paul Brighelli, est un outil idéologique anti-humaniste constituant le socle manquant du néolibéralisme marchand mondialisé.
Il reproche aux pédagogues modernes, plus rousseauistes que voltairiens, d’occulter nos héritages culturels. Celui de Montaigne et des humanistes, pour lesquels la culture édifie l’homme. Celui des Encyclopédistes et de Voltaire, qui ont substitué la somme des connaissances acquises par l’homme à la vérité divine révélée. Mais aussi celui des règles qui font la beauté de la langue, vecteur essentiel de construction sociale.
Cette entreprise de déconstruction culturelle est, pour Brichelli, l’élément essentiel de la monté du fondamentalisme religieux. Elle installe un communautarisme favorable aux engagements parcellaires qui, contraire à l’idéal républicain d’assimilation, participent de l’effacement de l’Etat. En outre, elle favorise la mondialisation du néolibéralisme marchand, prétendant éliminer les idéologies. Aussi, dans cette «ère du vide», faute de solides bases culturelles, l’Islam fondamentalisme vient combler les manques.
Alors que la révolution numérique installe une nouvelle réalité, la « réalité virtuelle », la culture, inscrite dans la durée, fait place à des objets culturels aussi éphémères que coûteux. Pour autant, si la vidéo s’avère une arme de propagande essentielle au Jihad, sur le terrain armes de guerre et violence s’imposent à tous.
Au terme de cet essai, Brichelli, fidèle à son engagement militant - « Il y a une vraie guerre à mener contre l’enseignement de l’ignorance » -, rappelle qu’en engageant la lutte contre tous les fanatismes, contre «l’Infâme», Voltaire entendait réhabiliter l’humanité.
Points forts
Un essai qui contribue utilement à la nécessaire réflexion des français sur la présence de jihadistes dans leur pays.
Quelques réserves
- L’omniprésence de la problématique, chère à l’auteur, de la dégradation de l’enseignement en France.
- De nombreuses redites qui viennent affaiblir la portée de l’essai.
Encore un mot...
En refermant cet essai, il m'a semblé que le titre, certes moins vendeur mais plus explicite sur le contenu, aurait pu être "Le JIHAD au pays de Voltaire".
Une phrase
(Page 30) «Si chaque petit d’homme avait du construire par lui-même l’usage du silex, nous ne serions toujours pas sorti de la caverne. »
L'auteur
Né en 1953, à Marseille, normalien, agrégé de lettres modernes, Jean-Paul Brighelli mène de front une carrière d’enseignant et d’homme de lettres. Engagé politiquement, de l’extrême gauche à la droite dure, et syndicalement, il lutte contre le déclin du système scolaire français. En 2005, « La Fabrique de crétin » révèle au grand public cet écrivain prolifique, essayiste, chroniqueur, romancier, plume, auquel l’on doit, notamment, des best-sellers de littérature érotique.
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