Vivarium

Tanguy Viel abandonne la fiction pour un récit qui zigzague avec bonheurs hors des sentiers battus

Tanguy Viel

Cherche Midi
Parution mars 2024
144 pages
18 €

Notre recommandation

3/5

Infos & réservation

Tanguy Viel nous livre ici, pêle-mêle, un recueil d’histoires vécues, de réflexions, de considérations, de sensations, d’observations, de plein de choses en « ion » donc, qui l’ont interrogées ou émues tout au long de sa vie.
Ses pensées, riches et foisonnantes, le conduisent, et nous avec, sur son parcours de vie à travers de nombreux lieux et des rencontres variées.

Comme ces auteurs, Tanguy Viel se transforme en observateur brillant de sa propre existence et de ce qui fait le sel de sa vie. C’est une quête de moments magiques, livrés avec sincérité, sans fard ni tabou, avec les mots justes pour retranscrire son vécu et ses expériences.
De Sancerre, à Brest, Bourges, Berlin, Madrid, Rome, tout au long de multiples voyages en chemin de fer, Tanguy Viel livre ses meilleures pages dans les épisodes consacrés à ces lieux de mémoire. Ce voyage intérieur évoque tous ces lieux où un monument, un souvenir, une rencontre ont été élevés au rang de mythe.
Mais partout, l’auteur en revient toujours à son amour pour la littérature, la beauté mystérieuse des mots et des idées, le langage qui exprime une sensibilité, une sensualité et qui passe du général à l’intime.

Cet exercice porte forcément en lui le risque d’un résultat inégal entre les chapitres, les pages, les sujets … et la capacité du lecteur à s’approprier les réflexions intimes de l’auteur. Mais si les fragments ne sont pas tous de la même qualité, l’ensemble procure un vrai régal de lecture.

L’auteur de L’absolue perfection du crime marche sur les pas d’écrivains rares et d’illustres devanciers qui nous enchantent grâce à leur érudition, la fluidité de leur style et la capacité à nous intéresser à leurs divagations intellectuelles. Ils s’appellent Claudio Magris, Cees Nooteboom, W.G. Sebald, Daniel Del Guidice ou Patrick Deville et plus loin de nous leurs maîtres, Paul Morand ou Valéry Larbaud.

« Ce livre, j’ai choisi de l’appeler Vivarium. Mais qu’est le vivarium ici ? Cette série de fragments qui se voudraient abris vitrés pour la mouvante pensée ? Ou bien la vie elle-même qui nous enveloppe et nous prête, comme le biotope de l’animal, un milieu où tenir ? C’est là en tout cas que j’ai résidé un temps, au creux de cette indistinction, dans les échanges incessants du vivant et du nommé, où l’on découvre quelquefois, à la lisière de toutes les choses, de fugaces résolutions, précipités de langage qui semblent, plus qu’à l’ordinaire, faire scintiller le cristal de l’expérience. Or dans l’expérience il y a de tout : des villes et des fleuves, des souvenirs et des questions, des fleurs, des amis, du vent et des lignes d’horizon ». (Quatrième de couverture)

Tanguy Viel est un écrivain plutôt discret, voire secret. Le site de son éditeur nous apprend qu’il est né à Brest en 1973 et a publié son premier livre, Black note, en 1998, aux Editions de minuit comme les huit autres romans qui l’ont suivi.
Culture-Tops a chroniqué :
- Article 353 du code pénal
- La fille qu’on appelle