Vasarely, l'héritage maudit

L’icône de l’art des années 60 : sa vie, son œuvre…hélas pillée après son décès! Un récit intéressant mais parfois trop vivement mené
De
Julie Malaure

Le Cherche Midi
Parution le 23 janvier 2025
294 pages
21 €

Notre recommandation
3/5

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 La vie et l'œuvre particulièrement originale puis surexploitée d'un artiste majeur du vingtième siècle, venu de Hongrie après des études de dessin fortement inspirées par le Bauhaus, pour s'installer à Paris en 1930.
Il réussit d'abord dans la publicité puis fonde un art nouveau qui marquera le vingtième siècle sous les noms de op'art ou art psychédélique qu'il tente de faire échapper au mercantilisme par la création d'une fondation qui expose ses oeuvres au château de Gordes et à Aix en Provence. Il y construit à cet effet un bâtiment dit ”architectonique“.


Malheureusement la multiplication éhontée des oeuvres grâce aux techniques modernes de reproduction, et l'épouvantable pillage auquel se sont livrés les présidents successifs de la fondation et autres notables puis, après la mort de l'artiste et de sa femme Claire, leurs héritiers légaux et naturels, ont inscrit le nom de Vasarely dans les chroniques mondaines et judiciaires plus sûrement que dans les catalogues.

Points forts

La première partie du livre raconte d'une manière vive et passionnante la vie de l'auteur et de ses proches.
On y voit très concrètement comment lui vient l'idée de cet art nouveau grâce à sa contemplation de paysages urbains à Paris et leur lignes géométriques puis au bord de la mer où les galets roulés par le rivage lui donnent leur forme et enfin à Gordes qui lui apporte sa lumière et ses couleurs.
La deuxième partie développe jusqu'au dégoût le pillage de l'œuvre par des notables respectés, un ancien doyen de l'université d'Aix en Provence, président de la fondation, étant même condamné pour abus de confiance, puis par les héritiers, leur galériste et leur avocat.

Quelques réserves

 Le style journalistique et ironique de l'auteure donne à ce livre un aspect plus oral que littéraire.
Le récit est mené un peu trop rapidement et parfois on s'y perd un peu.
Quand on aborde une époque que l'on n'a pas vécue, on se doit une rigueur historique : non, en 1940 les transistors qui ont été inventés en 1954 n'existaient pas !

Encore un mot...

Vasarely, un artiste génial et novateur plus intéressé par son rayonnement que par l'argent, dont l'œuvre a été pillée par toute une bande de margoulins de la pire espèce, apparaît, de ce point de vue, comme le contraire de Picasso.

Une phrase

 " Et Victor incarne quelque chose de cet ordre à ses yeux. Il a les codes parisiens, bien sûr, depuis le temps, et maîtrise désormais parfaitement les nuances de la langue, mais chez lui, tout sonne différent et comme littéralement venu d’ailleurs. Même ses idées ont un accent hongrois." page 36

L'auteur

Julie Malaure, journaliste au magazine Le Point, est connue comme spécialiste du roman policier dont on retrouve les codes dans la biographie de Vasarely.

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