Une époque formidable
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Thème
Gérard Jugnot se penche sur son passé et raconte ses jeunes années, de son enfance à ses débuts dans le métier au sein de la célèbre troupe du Splendid’, qui réunit ses amis de lycée : Christian Clavier, Michel Blanc et Thierry Lhermitte, auxquels vont vite se joindre Marie-Anne Chazel et Josiane Balasko. « Une somme de petits souvenirs que je voulais réunir tant que la mémoire tient le coup », écrit-il en préambule. Le livre s’arrête en 1983, date de la sortie du film « Papy fait de la résistance » qui marque la fin de leur groupe. « Le suite est plus connue. Les films, les interviews, les photos restent », explique-t-il.
Points forts
1) L’aventure du Splendid’ est une très jolie histoire d’amitié, de théâtre, de passion, de rire et de succès. Une histoire que l’on aime s’entendre raconter, ce que Gérard Jugnot fait avec beaucoup de talent dans ce livre. Au départ, un groupe de copains se soude au lycée Pasteur de Neuilly, tous attirés par le théâtre. Ils vont suivre les mêmes cours d’art dramatique, construire leurs propres salles de spectacle, écrire et jouer leurs pièces, les porter au cinéma (« Les Bronzés », « Les Bronzés font du ski », « Le Père Noël est une ordure »), partager galères et premiers succès. Jusqu’au jour où, sans être fâchés, d’un commun accord, ils décident de se séparer. Et chacun de continuer à additionner en solo les succès, sans que l’un d’eux ne reste sur le bas côté de la route ou plutôt ne tombe au bas de l’affiche. Une belle et rare aventure collective.
2) Mais cette vie en groupe ne s’est pourtant pas déroulée sans difficultés. Gérard Jugnot ne cherche pas à les passer sous silence et nous fait partager leurs échecs, leurs doutes, leurs déceptions… Pourtant au final, ensemble, les membres du Splendid’ furent plus forts, telle fut d’ailleurs leur devise. Les clés de leur succès, selon le Félix du « Père Noël » ? Pas de chef mais des décisions prises de concert, pas de jalousie mais une forte émulation au sein de ce collectif d’individualistes, et surtout du travail, du travail, beaucoup de travail…
3) Sans chercher à concurrencer Henri Bergson, Gérard Jugnot se livre dans ces pages à des analyses passionnantes du phénomène du rire, nourries de ses expériences personnelles et de sa carrière d’amuseur. Extrêmement instructif.
Quelques réserves
L’inconvénient de ces autobiographies est qu’il faille chaque fois passer par le récit de l’enfance, rarement palpitante. Ici, les cinquante premières pages sont assez longuettes, mais le lecteur tenace est récompensé : plus le livre avance, plus il est intéressant.
Encore un mot...
Comme il existe des « feel good movies », Gérard Jugnot signe un recueil de souvenirs, véritable « feel good book », sur ses débuts et la troupe du Splendid’. Un livre vif et tendre, riche en documents, lucide surtout, sur une aventure collective unique.
Une phrase
Gérard Jugnot à propos des membres du Splendid’ : « Ce qui nous a sauvés dans toutes les galères et expériences approximatives, c’est un sens aigu de la dérision, qui ne nous a jamais quittés. La dérision a été et sera toujours notre dénominateur commun. »
L'auteur
Formé aux cours de Tsilla Chelton, Gérard Jugnot commence sa carrière de comédien au café-théâtre, avec la troupe du Splendid’. Après la séparation du groupe, il continue sa carrière en solo au cinéma (« Tandem », « Les Choristes ») et au théâtre (« Espèces menacée », « Cher trésor »). Scénariste, il réalise ses propres films (« Pinot simple flic », « Scout toujours », « Monsieur Batignole »). Au Théâtre des Nouveautés, il prête actuellement sa voix à un poisson rouge dans « Un animal de compagnie », la nouvelle comédie de Francis Veber.
Commentaires
Un très bon livre qui me permet d'avancer dans mes recherches sur la famille merci cousin.
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