Une amitié complexe. Les relations franco-russes 1891-1918

Une étude passionnante qui peut laisser espérer en des jours meilleurs dans un avenir plus ou moins lointain

Sous la direction de Jean-Paul Bled
SPM Lettrage
Parution le 14 novembre 2024
338 Pages
35 euros

Notre recommandation

4/5

Infos & réservation

Thème

Malgré les temps actuels, il est impossible de laisser de côté l'intensité des relations franco-russes, à certains moments de notre histoire, notamment durant la période qui s'étend de 1891 à 1918 au cours de laquelle la France joua un rôle considérable en Russie, pays dont la francophilie existe, bien avant Catherine II. Cette entente prend sa source dans l'univers culturel avec la lecture de nos grands écrivains et s'épanouit dans des moments intenses de fraternité économique, politique et culturel et même, on ne le sait pas toujours, militaire qui culmine en effet plus tard grâce à l'épopée de l'escadrille Normandie-Niémen et du respect qu'inspirait l'action héroïque du Général de Gaulle.

Points forts

L'avant-propos de Jean-Pierre Arrignon, grand spécialiste de la Russie, rappelle le rôle que certaines personnalités françaises et russes ont joué dans la montée en puissance de l'Alliance franco- russe. A partir de 1891, la France fut le pays qui répondit le plus largement au désir russe de se moderniser.
Ce livre est passionnant car il montre qu'au-delà des brouilles et des oppositions, rien n'est jamais perdu quand la raison finit par dominer de nouveau.
La volonté de quelques esprits visionnaires peut faire des miracles.
Dans ce livre collectif, des personnages en partie oubliés, nous rappellent la force de la volonté humaine dans le dialogue entre les cultures, notamment Maurice Paul Alfred Verstraete, le vicomte Eugène-Melchior de Voguë ainsi que les généraux Raoul le Mouton de Boisdeffre et Nikolaï Nikolaevich Obroutchev.
Sans ouverture d'esprit, on ne va pas loin, telle est la morale de ce livre passionnant.

Quelques réserves

Pourquoi les Français ont-ils été autant fascinés par la Russie à cette époque ? Cette approche aurait pu être un peu plus fouillée. La réponse se trouve certainement dans la fascination culturelle qui existait entre nos deux pays. Outre les grands auteurs français, pensons du côté russe à Tolstoï, Pouchkine et Dostoïevski pour ne citer qu'eux. Français et Russes continuent à se respecter grâce à la densité d'univers étonnants et douloureux.

Encore un mot...

La postface signée Zoya Arrignon est une magnifique invitation à ne pas oublier l'importance de l'histoire et de la géographie. L'auteure a raison de rappeler que le Général de Gaulle était convaincu de l'importance de l'Union franco-russe pour l'équilibre et la sécurité de l'Europe. Ce livre est une bouée qui permet aux meilleurs esprits de nos deux peuples de se retrouver. Dans le contexte actuel, ce livre est inestimable. Dans les relations fluctuantes entre la France et la Russie, rien n'est jamais gagné mais rien n'est jamais perdu. Il faut ne pas oublier de lire le in memoriam écrit par Jean-Paul Bled sur le grand historien Jean-Pierre Arrignon.

Une phrase

"Durant la Première Guerre mondiale, la Russie aura envoyé environ 20000 hommes en France. Plus de 5000 d'entre eux auront perdu la vie sur les champs de bataille français, morts pour la France." ( page 332 ).

L'auteur

Il s'agit d'un livre collectif, sous la direction de Jean-Paul Bled, professeur émérite des universités (Paris Sorbonne) et de 16 autres contributeurs, dont Jean-Pierre Chevènement (Préfacier), Jean-Pierre Arrignon (Préfacier), Zoya Arrignon (Postfacier).

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