Je "dirai même plus" : A LIRE SANS DELAI !
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Thème
"Un monde de violences", sous-titré, l’économie mondiale 2015-2030, recense les principales contraintes qui affectent et affecteront l’économie mondiale au cours des prochaines décennies : le vieillissement de la population, la panne du progrès technique, la rareté de l’épargne mondiale, l’explosion des inégalités, les transferts massifs d’activités, la financiarisation de l’économie. Il analyse les risques associés à ces contraintes, qui peuvent conduire à des conflits majeurs.
Points forts
Voici un ouvrage d’économie qui, pour une fois, n’assène pas des vérités, n’impose pas de théories et ne prononce pas d’anathèmes. Lorenzi expose les faits, évalue leur probabilité, les relie à la théorie et à la pensée économiques. Il soupèse les risques associés à chacune des évolutions qu’il a mises en lumière, mais se garde bien de tout catastrophisme, comme de toute conclusion tranchée. Si l’on perçoit, ici ou là, où vont ses préférences, il le fait avec suffisamment de discrétion pour ne pas provoquer l’ire du lecteur et surtout le laisser libre de se faire sa propre opinion.
C’est un essai court, brillant et facile à lire, ce qui n’empêche pas la solidité de l’analyse, assise sur de nombreuses références à la théorie économique.
Le choix des thèmes, les six contraintes majeures indiquées supra, est pertinent, car ce sont les interrogations qui viennent immédiatement à l’esprit des observateurs critiques de l’économie mondiale.
Enfin, ce n’est pas un ouvrage de prospective qui dessinerait le monde de demain ; Lorenzi se contente d’identifier les sujets qui faute de prise en considération pourraient produire des effets délétères.
Quelques réserves
La façon, peut-être, de triturer les chiffres : lorsque les sources statistiques indiquent: " tel organisme {OCDE, FMI….} … et les auteurs", la prudence du lecteur s’éveille ! Or c’est important quand il s’agit, par exemple, de calculer un taux d’épargne mondial en 2025.
D’ailleurs, le chapitre sur l’épargne est plutôt moins convaincant que le reste, probablement, comme le reconnaît Lorenzi, parce que l’équilibre ex. ante entre l’épargne et l’investissement est l’un des sujets les plus controversés et les plus complexes de la science économique.
Encore un mot...
Chapeau l’artiste ! Ecrire un bouquin aussi intéressant, facile à lire et stimulant pour la réflexion sur un sujet aussi complexe…
L'auteur
Agrégé d’économie, Président du Cercle des Economistes, Jean Hervé Lorenzi est également administrateur de sociétés, conseiller du directoire de la banque Edmond de Rothschild. Il fut, dans le passé, membre de cabinets ministériels et directeur au Ministère de l’Industrie. Il est l’auteur de nombreux essais et ouvrages d’économie.
Son co-auteur, Mickaël Berrebi, est actuaire.
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