Un fauteuil sur la Seine
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Thème
Un an après son élection à l'Académie française en 2011, à ses nouveaux confrères et consoeurs, Amin Maalouf lisait son discours d’entrée; un discours dans lequel il rendait hommage à son prédécesseur, l’anthropologue et ethnologue Claude Levi-Strauss. Ce jour-là, lui est venue l’idée d’un livre: raconter quatre siècles d’histoire de France à travers l’histoire des dix-huit académiciens qui l’ ont précédé au fauteuil 29. Ainsi, tout commence avec Pierre Bardin (1595- 1635), qui s’est noyé en voulant sauver celui dont il fut le précepteur. Ensuite, il y aura entre autres Nicolas Bourbon, François de Callières, le cardinal de Fleury, le cardinal de Luynes, Claude Bernard, Ernest Renan, le grand historien André Siegfried, Henry de Montherlant… A travers ses prédécesseurs, Maalouf raconte la querelle du « Cid », l’édit de Nantes, la Fronde, le jansénisme, la Révolution, le Second Empire, l’invention de l’anesthésie ou encore l’affaire Dreyfgus et les grands conflits du 20ème siècle.
Points forts
-L’idée même du livre : écrire sur un fauteuil qui devient, sous la plume d’Amin Maalouf, un lieu de mémoire.
-Contrairement à l’idée reçue, la démonstration que l’Académie française n’est pas une institution qui ignore le monde extérieur.
-L’auteur a évité le piège de la galerie de portraits. Mieux, il propose un recueil rempli d’anecdotes insolites, tout en respectant le sérieux de l’Histoire.
-Avec « Un fauteuil sur la Seine », né et venu du Liban, Amin Maalouf en profite pour faire, une nouvelle fois, une déclaration d’amour à la France, pays qui en le faisant vert et immortel l’a intégré à son Histoire.
-L’écriture gourmande et enjouée d’Amin Maalouf.
Quelques réserves
L’auteur a beau affirmer n’avoir pas voulu défendre tous ses prédécesseurs au fauteuil 29- « surtout les mal-aimés parmi eux, les incompris, les oubliés »-, il peut donner l’impression de les regarder avec affection, même les peu fréquentables et ceux qui ont laissé bien peu (pour ne pas dire : rien) dans l’Histoire…
Encore un mot...
Voila un texte aussi vif que joyeux, aussi érudit que léger à la lecture…
Une phrase
« Je ne crois pas aux fantômes vengeurs, mais je crois volontiers aux gracieux fantômes de la littérature, qui hantent les vieilles bâtisses et les esprits rêveurs »
L'auteur
Né le 25 février 1949 à Beyrouth (Liban), Amin Maalouf a passé les premières années de sa vie en Egypte avant de revenir, avec sa famille, dans son pays natal. S’il suit ses études dans une école française, il fait ses premières lectures en arabe- même les classiques de la littérature occidentale. Dans les premières années 1970, il devient journaliste à « An Nahar », le principal quotidien de Beyrouth, où il écrit sur la politique internationale. Quand la guerre civile au Liban éclate, en 1975, il quitte Beyrouth et vient s’installer en France où il sera rejoint par sa femme et ses enfants, l’année suivante. Après quelques manuscrits refusés, il signe son premier contrat en 1981 pour « Les Croisades vues par les Arabes », publié en 1983. Il connaît son premier succès en 1986 avec « Léon l’Africain ». Suivront, entre autres, « Samarcande », « Les Jardins de lumière », « Le Premier Siècle après Béatrice »… En 1993, il reçoit le prix Goncourt pour « Le Rocher de Tanios ». Et, en 1996, pour la première fois, il évoque la guerre du Liban, dans « Les Echelles du Levant ». Il signera quelques essais dont « Les Identités meurtrières », des livrets d’opéra (dont « L’Amour de loin ») et présidera un groupe de réflexion, sur le multilinguisme, pour la Commission européenne. Parmi ses influences, il cite Thomas Mann, Albert Camus, Léon Tolstoï ou encore Omar Khayyam, l’écrivain persan du 11ème siècle.
Le 23 juin 2011, il a été élu à l’Académie française, au fauteuil 29, succédant à Claude Levi-Strauss.
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