S.P.Q.R
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Thème
SPQR: la devise Senatus Populusque Romanus (« le Sénat et le Peuple romain ») abrégée sous le sigle S.P.Q.R était l’emblème de la République romaine, puis de l’Empire romain.
Ici, Mary Beard retrace le premier millénaire de l’histoire de Rome, de sa fondation en 753 avant J. C. à l’édit de Caracalla en 212 après J. C.
Pourquoi a-t-elle choisi l’édit de Caracalla pour illustrer l’expansion de Rome et les raisons de sa longévité ?
« Il est bien des façons de bâtir une histoire romaine qui soit pourvue d’une conclusion satisfaisante. La mienne s’achève en 212, quand l’empereur Caracalla décréta que tout habitant libre de l’empire serait désormais un citoyen romain à part entière, ce qui revenait à effacer la différence entre conquérants et conquis, achevant ainsi le processus d’expansion des droits et privilèges de la citoyenneté romaine entamé près d’un millier d’années auparavant ».
On l’aura compris ce livre ne s’intéresse ni au déclin ni à la chute de Rome.
Points forts
Une réponse claire aux questions qui nous fascinent depuis des siècles : Pourquoi et comment cette bourgade insignifiante au centre de l’Italie a-t-elle pu devenir une puissance dominante, exerçant son autorité de l’Espagne à l’Iran et de l’Egypte à l’Ecosse ?
- La passion et la modernité de Mary Beard.
- Les découvertes archéologiques de ces dernières années - sous terre, sous l’eau et même dans les bibliothèques.
- Un regard dégagé des poncifs habituels sur la création, l’expansion, les succès et les échecs de l’impérialisme romain ainsi que sur son héritage.
- Une étude lucide sur l’impérialisme romain, ses gènes fratricides, sa violence, ses révoltes. Un rappel de la phrase d'un chef Breton vaincu, et citée par Tacite, évoquant la domination des Romains en Grande-Bretagne : « Ils sèment la désolation et nomment cela la paix. »
- Une évocation de quelques figures les plus décisives de la Rome antique : Cicéron, les Scipions, Jules César, Pline-le-Jeune, Tacite, les quatorze empereurs.
- Les chapitres sur la société romaine : les possédants, les démunis, les femmes, les enfants, les esclaves.
- L’analyse de la romanisation des élites des territoires conquis et de la circulation des biens et des personnes dans l’empire.
- La richesse des annexes : des cartes, une centaine d’illustrations détaillées, une bibliographie précise sur chaque chapitre, des suggestions de lecture, des indications de textes et documents rares, des références à certains travaux importants et utiles, rédigés en français.
Quelques réserves
Un seul regret : Mary Beard annonce dans les dernières pages de son ouvrage qu’elle n’écrira pas la suite de son SPQR : « …la distance historique qui sépare le premier millénaire romain, sujet de notre SPQR, du second, sujet d’une autre histoire, d’un autre livre - et d’un autre auteur. »
Encore un mot...
Un livre exceptionnel sur la question : pourquoi l’histoire de Rome, de son Sénat et de son Peuple continue d’avoir du sens pour nous ?
Une phrase
« Nous rendrions aux Romains un mauvais service en les héroïsant -autant qu’en les diabolisant. Mais nous ne nous rendrions pas service en manquant de les prendre au sérieux -ou en mettant un terme à notre long dialogue avec eux. Ce livre, je l’espère, n’est pas seulement une Histoire de l’ancienne Rome, mais un élément de ce dialogue que nous entretenons avec son Sénat et son Peuple : SPQR. »
L'auteur
Membre de la British Academy et de l’American of Arts and Sciences, l’historienne
Mary Beard est professeur de Lettres Classiques à Cambridge et en charge de l’antiquité pour le Times Literary Supplement.
Elle est l’auteur de The Roman Triumph et de The Parthenon, et son Pompei a déjà été traduit en français.
Par ailleurs, elle conseille la BBC pour des émissions historiques, auxquelles elle prête sa voix. (voir Rome, l’Empire sans limites, sa série inédite sur la chaîne Histoire, émissions visibles en replay.)
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