Religions et Union européenne
307 pages
21 euros
Paru en octobre 2021
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Thème
Partout dans le monde mais en Europe en particulier, le « religieux » questionne plus que jamais la laïcité tandis que le radicalisme islamique entretient les peurs du « grand remplacement ».
La présence à Bruxelles de représentations officielles des différentes Eglises auprès de l’ Union européenne marque leur place historique souvent majeure. L’influence religieuse est un fait incontestable mais c’est un sujet paradoxalement peu étudié, laissé pour compte au profit des grandes affaires géo-stratégiques, économiques et monétaires qui préoccupent l’ Union.
Cet essai propose de combler ce vide et d’étudier le fonctionnement de l’Union sous l’angle religieux.L’auteur apporte ses éclairages sur les tendances qui ont conduit à la fondation de l’Union européenne et notamment sur la place prépondérante prise par l’ Eglise catholique qui, au travers du message de Noël 1944 de Pie XII, a impulsé la création des partis démocrates chrétiens.
Le cadre religieux de l’Europe détermine notre façon de vivre, de réfléchir, notre échelle de valeurs. Depuis le moyen-âge, l’Eglise catholique est la principale religion de l’Europe et c’est toujours vrai aujourd’hui : Sur les 730 millions d’européens ( dont 450 au titre de l’Union Européenne), 53% se déclarent Catholiques (et autres chrétiens) .,12%,Protestants , 8% Orthodoxes, contre seulement 2% Musulmans et 23% d’ athées et agnostiques.
Si des différences quelquefois majeures peuvent exister entre les Etats membres, elles ne font pas obstacle au maintien d’un dénominateur commun autour du respect de la dignité humaine, la solidarité, la science, le progrès, hérités de l’Humanisme de la Renaissance et de la philosophie des Lumières, tandis que la transmission d’une foi vivante revient aux instances religieuses, aux théologiens ou simplement aux adeptes.
Points forts
Ainsi , c’est sous cette influence , et sur ces partis démocrates chrétiens aidés par les socialistes que s’ est « trouvée l’énergie de construire l’ Union Européenne, une organisation supranationale qui a engrangé 70 années de développement économique et de paix. ». A travers l’ histoire très documentée de l’Europe, vue sous l’angle religieux , et au vu de la positions des Eglises sur nombre de points de doctrine, Philippe Guillaume, dans un style alerte et stimulant, nous rappelle que l’ Europe abrite « une civilisation héritière de Rome et d’ Athènes, résultant d’un métissage culturel unique au monde .. une terre de défi, d’aventures et... “d’avant toutes”.
Quelques réserves
Quelques développements sur le rôle et l’évolution de la laïcité qui place la France, soit et selon, à l’avant -garde de l’Europe ou comme un bastion gaulois de retardataires, aurait sans doute pu apporter des éclairages complémentaires sur cette lame de fond du «religieux ».
Encore un mot...
Un témoignage précieux pour tous publics. Car, comme le prédisait Jacques Delors :« .. Si nous n’arrivons pas à donner un sens, un souffle, une âme, à l’Europe, nous aurons perdu la partie.. » c’est tout l’enjeu de notre « héritage religieux » européen.
Une phrase
« La prédiction apocryphe de Malraux : «.. le XXI e sera spirituel ou ne sera pas.. » semble prendre forme : un Islam très militant ; en Inde, une montée du nationalisme hindouiste ; et en Europe, c’est « .. l’ invention chrétienne de l’ Union européenne » qui reste le fait le plus marquant. »
L'auteur
Le baron Philippe Guillaume, descendant d’une vieille lignée de diplomates belges, est fort d’une expérience assez exceptionnelle dans plusieurs pays aux cultures différentes. Aujourd’hui à la retraite, il a relaté ses années d’expérience dans Ma vie de diplomate, l’envers du décor de la diplomatie belge (éd. de l’Arbre, paru en 2007).
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