Pyongyang 1071
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Thème
C’est une histoire vraie. Celle d’un homme qui n’aime ni la course à pied ni vraiment les voyages et qui pourtant décide un beau jour d’aller courir le marathon de Pyongyang, en Corée du Nord. Cet homme, c’est l’auteur, Jacky Schwartzmann.
L’entraînement douloureux à Besançon, l’organisation bureaucratique du voyage, la course quasi-héroïque à Pyongyang (dossard numéro 1071) et surtout la «tournée touristique» organisée par les autorités coréennes pour les quelques coureurs étrangers. L’occasion de découvrir la dictature telle qu’elle se montre et d’apercevoir le pays tel qu’il est vraiment.
Points forts
-La plume de Jacky Schwartzmann est simple, alerte, moderne, souvent cynique et surtout terriblement drôle ! C’est écrit comme on le raconterait à un ami.
- Tout est vrai : la performance sportive autant que la découverte de la Corée du Nord et de sa capitale.
-Le marathon de Pyongyang n’est évidemment qu’un prétexte, le récit de la course et de sa préparation n’occupe finalement qu’une place assez mineure dans le livre. L’essentiel est consacré à la découverte du pays ou plutôt à la vision que les rares touristes sont autorisés à en avoir : encadrée, policée, censurée…
-Même s’il ne parvient pas à sortir de son cadre de touriste surveillé, Jacky Schwartzmann réussit à nous apprendre beaucoup de choses sur la Corée du Nord, son histoire, son régime et la vie quotidienne des habitants de sa capitale.
Quelques réserves
-Récit ou roman ? Au début du livre, pourtant écrit à la première personne, le lecteur peut se poser la question, être légèrement déstabilisé. D’autant que le projet paraît totalement farfelu. Heureusement, le réalisme des descriptions lève rapidement le doute. Reste une vision intéressante de la Corée du Nord, mais qui n’est que la vision très personnelle de Jacky Schwartzmann, sans aucune ambition d’objectivité.
Encore un mot...
Jacky Schwartzmann est comme un copain qui nous raconte une idée improbable : se mettre au marathon et commencer par l’épreuve de Pyongyang, la ville la plus fermée du monde. Ca se dévore comme une bonne soirée entre amis !
Une phrase
-« Le problème avec les idées géniales, ce n’est pas de les avoir, c’est de les exposer, de les confronter. Lorsque j’ai fait mon coming out nord-coréen, les réactions de mon entourage n’ont pas été longues à venir. Pas de grandes surprises. De l’éclat de rire, accompagné du «Tain t’es trop con», à une quasi-hostilité « Qu’est-ce que tu vas aller foutre là-bas, t’es con ou quoi ? » La même sentence à chaque fois, ce « t’es con ». Mon avis ? C’est vous, les cons… » p.16
-« Kim-Il-sung, c’est Elvis Presley qui serait votre beau-frère. Tous les guides, les seuls Nord-Coréens avec lesquels nous avons pu échanger, nous ont parlé de leur amour pour le Président Eternel. Cette vénération collective me laisse pantois. Je ne comprends pas. Ca n’entre pas dans mon cerveau. Je dois être trop rebelle, trop punk » p.139
L'auteur
Né à Besançon, Jacky Schwartzmann a été éducateur, libraire et chef de rang avant de rejoindre la multinationale Alstom en tant qu’assistant logistique, expérience qui lui inspire son premier roman, Mauvais Coûts (La Fosse aux ours, 2016). Il publie ensuite deux romans noirs : Demain c’est loin (Le Seuil, 2017), Pension Complète (Le Seuil, 2018). Ce récit marathonien est publié par les éditions Paulsen, spécialisée dans la littérature d’aventures et de voyages où bien d’autres titres sont séduisants.
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