Par la force des arbres

Habiter un chêne, prendre de la hauteur pour revoir sa vie à la source de la forêt : un pari réussi !
De
de Edouard Cortés
Éditions des Equateurs - 174 pages - 18€
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

 Après une tempête à la mi-temps de sa vie, Edouard Cortès quitte les espaces ouverts chers à son troupeau et abandonne pendant trois mois sa famille pour se réfugier dans un chêne, l’arbre majuscule, et soigner son avenir. Phare, refuge, observatoire, parapluie complice, le grand arbre, élu dans la forêt périgourdine, va l’ouvrir, dans sa retraite contemplative, aux petites choses cachées de la forêt, ce miroir silencieux et habité de la création.

Points forts

Même encombrée par la mode « bobo » des cabanes de fins de semaine, l’idée est belle : unir l’homme et la forêt ; construire son propre nid de bois ; prendre du recul en prenant de la hauteur, au plus près des cieux. Avec un programme aérien de solitude, de silences, de sens éveillés par l’essentiel. La cime, la canopée, le houppier, l’écorce noire, les arbres dressés et les troncs couchés, l’immersion dans une nature minuscule et immense, tout pousse l’écrivain vers sa quête, la connaissance de soi, le dépouillement, pour reprendre racine. Un belle langue, le sens récurrent de la formule, le goût de l’observation en phrases courtes, l’ermite s’épanouit dans son rêve. Il attire la curiosité de la faune, croise le regard de l’aigle, épie les oiseaux qui sonnent les plus jolis moments du jour, goûte le charme des courtes retrouvailles avec sa famille et, à l’affût, les délices de la surprise.

Quelques réserves

Ce journal séduit le lecteur et déconcerte le marcheur de la ligne droite. Ce balcon perché, cette balade saisonnière en forêt mêlent le propos savant du sage, la fable de l’enfant poète retrouvé et une forme de mise en scène. Comme pour exacerber l’inspiration de la nature, avec la forêt comme décor d’une volonté de mieux-être.

Encore un mot...

Guide pour retourner dans l’enfance des êtres et des arbustes, se retrouver seul en forêt, prendre les arbres à témoin, voir le ciel à travers les vitraux dessinés par la voûte des arbres, voilà quelques-uns des secrets de l’ouvrage. Vivre à l’étage d’un arbre, entre sol et ciel, fait voir le petit en grand et inversement. La forêt, discrète et généreuse, a su, pendant trois mois, faire quelque chose pour lui redonner confiance.

Une phrase

Plusieurs extraits, réunis ici : 

"J’ai cherché une respiration neuve.
J’accumulais plus de raisons de mourir que de vivre.
Mes cachettes, c’était déjà les branches.
Les arbres vont aux racines comme moi à la source.
Mon temps libre m’offre de l’être.
Je suis à l’affût de l’inattendu.
Parfois les mots jaillissent, comme les poings, par le sang et la sève.
La forêt me donne un joyeux vertige.
La vie, depuis qu’elle est sur terre, mène une guerre qu’elle ne perd jamais".

L'auteur

 Edouard Cortès, né en 1979, reporter, voyageur en Afghanistan et sur les chemins de Rome et de Compostelle, est écrivain. Il a, dans une seconde vie, tenté sans succès d’être berger. Il est l’auteur de plusieurs livres dont Paris-Saïgon en 2CV, Un chemin de promesses et une Bibliothèque du pèlerin coécrite avec sa femme Mathilde.

Commentaires

Plume
ven 23/08/2024 - 05:51

J'ai appris à dire " bonjour" aux arbres toute petite. Si j'avais su que cela rapporterait autant, j'aurais réorienté ma carrière... Cela dit.. Il n est jamais trop tard. Et après tout, après moi le déluge, autant attirer le plus d abrutis en forêt puisque on en a à foison...
Plus sérieusement, arrêtez de jouer aux héros svp..

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