Mes fragiles
2023
102 pages
14 €
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Thème
Le brillant auteur Jérôme Garcin nous ouvre les portes de sa vie de famille : après la mort de son frère jumeau, Olivier, qui avait été renversé à l’âge de six ans par une voiture et tué sur le coup, quel malheur pouvait encore leur arriver ? Dix ans plus tard, un cheval lancé au grand galop dans la forêt de Rambouillet avait coûté la vie à leur père, directeur des Presses Universitaires de France. Après ces deux épreuves, sa mère veuve meurt à son tour en l’espace de six mois, laissant derrière elle ses deux fils, l’auteur Jérôme Garcin et son frère Laurent lequel, demeurant dans le même immeuble que sa mère, est mort à son tour du coronavirus le 22 mars 2021. Une succession de chagrins et d’épreuves familiales où la mort va et vient entre médecins de famille, hôpitaux et la révélation brutale par les services de l’hôpital La Pitié-Salpêtrière d’un gène familial ayant pu être transmis par Jérôme Garcin à son adorable petite-fille.
Points forts
La douleur se mêle aux bonheurs d’un passé en zig-zag où chacune des victimes poursuit sa route vaille que vaille. La belle écriture de l’auteur, sa mesure et ses sentiments, nous touchent comme si cette famille était nôtre ou pourrait être pour nous un vécu, nous annonçant soudain l’improbable chemin de notre vie.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
Aucun mot ne s’impose mais c’est plutôt une réflexion qui nous prend au collet, nous recommandant de vivre chaque jour comme si nous devions nous interroger sur ce qui nous attend.
Une phrase
« Bien avant, c’était le bonheur. L’air était léger, fluide, odoriférant et pétillant. Il n’y avait pas de menaces dans le ciel d’azur. L’avenir était une idée neuve, ce qui ne va pas sans quelque soupçon de mélancolie.» (p.94)
« Je ne peux me retenir de penser que Laurent, dans son ultime échappée, n’a pas voulu m’encombrer ni me charger d’un poids trop lourd. Que sa bonté allait jusqu’à s’éclipser sans faire de bruit – qui dira l’épouvantable silence hospitalier du coma artificiel – pour me laisser vivre, me laisser lui survivre, comme j’ai survécu, couturé mais debout, à mon jumeau, à mon jeune papa, à ma vieille maman…Je sais que je prête à Laurent une prévenance imaginaire. Il n’a rien souhaité. » (p.101)
L'auteur
En tant que journaliste, Jérôme Garcin a été directeur adjoint de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur en dirigeant le service culture ; il reste dans les mémoires pour avoir produit et animé la fameuse émission “Le masque et la plume” sur France Inter (il en a relaté l’histoire dans l’ouvrage Nos dimanches soirs).
En tant qu’écrivain, parmi ses nombreux ouvrages publiés, retenons Le voyant, une splendide leçon de vie.
Epoux de la fille de Gérard Philippe, il a consacré un ouvrage à celui-ci en 2019 : Le dernier hiver du Cid (Gallimard) qui a reçu le Prix Jean-Bernard décerné par l’Académie nationale de médecine et le Prix des Deux Magots.
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