L’Italie buissonnière
447 p. 23€
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Thème
"L’Italie buissonnière " de Dominique Fernandez nous offre un voyage idéal tout au long de l’Italie sans avoir jamais le sentiment d’être un touriste. Pour cela l’auteur nous fait bénéficier de son extraordinaire connaissance des gens et de leur langue, ce qui lui permet d’aller et de nous emmener dans des lieux souvent incroyables, la plupart du temps inconnus et d’y trouver des oeuvres d’art de première grandeur.
Points forts
Nous partons de Sicile avec l’auteur où nous découvrirons quelques trésors méconnus dont l’incroyable Gibellina, la plus grande sculpture du monde ; il s’agit en fait d’une des très rares oeuvres contemporaines vues dans ce livre, oeuvre en béton d’Alberto Burri qui a reconstitué en surface et en relief le plan d’un village totalement détruit par un tremblement de terre en 1968. Effet saisissant.
Nous remontons ensuite la péninsule jusqu’à Venise où nous terminerons ce voyage dans l’inconnu par un petit village, Possagno, qui abrite une gypsothèque réunissant dans une " fascinante assemblée de statues blanches" les plâtres de Canova.
La caractéristique des lieux choisis par Dominique Fernandez est qu’ils sont totalement hors des circuits touristiques.
Pour autant, certes avec une qualité inégale, certains de ces lieux cachent des oeuvres d’art, la plupart du temps de la Renaissance, de première grandeur et les descriptions quasi affectueuses de l’auteur vous donnent l’envie irrésistible de courir les voir à votre tour.
Mais il y a aussi des curiosités moins élitistes comme la visite des mines de Carrare.
Jamais, sans ce livre, nous n’aurions découvert ces lieux et ces splendeurs décrites ici avec ce niveau élevé de culture qui permet une familiarité à l’opposé du guide touristique.
Enfin l’aisance du style fait du lecteur un ami complice heureux de partager ces escapades réservées.
Quelques réserves
La vision un peu trop orientée de l’auteur des nus masculins où le sexe et la musculature semblent en être souvent son plus grand intérêt. La thèse développée à cette suite selon laquelle la plupart des peintres du quattrocento expriment dans leurs oeuvres le plus souvent religieuses et bibliques des goûts homosexuels ou à tout le moins bisexuels qui ne seraient que le reflet des tendances cachées de toute la société de la Renaissance.
La quasi absence de personnages féminins dans les oeuvres ou les extraits présentés.
La mauvaise qualité des reproductions photographiques proposées aux différents chapitres.
Encore un mot...
Le voyage en Italie de Dominique Fernandez est celui, privilégié et réservé, d’un esthète raffiné qui nous fait profiter de sa culture sans jamais provoquer l’ennui
Un peu comme l’ami distingué avec qui nous nous promènerions dans ce pays aux mille richesses connues et méconnues.
Une phrase
A Rome dans une ancienne centrale électrique : « allait-on pour autant enlever et mettre au rebut les équipements industriels ? L’idée de génie fut de les avoir conservés et d’avoir disposé les statues au milieu des machines restées sur place. À l’archéologie romaine traditionnelle s’est mélangée l’archéologie industrielle, sans que cette alliance apparemment incongrue produise d’autre étonnement que celui provoqué par l’invention d’un nouveau type de beauté »...
... « À mesure qu’on avance dans ce bizarre décor, c’est à chaque pas, une surprise, un point de vue original sur des chefs-d’oeuvre de la sculpture ancienne découverts sous un jour insolite, dans un cadre de science-fiction».
L'auteur
Dominique Fernandez, né le 25 aout 1929, est écrivain, académicien, essayiste et italianiste. Normalien et prix Goncourt il est le fils de Ramon Fernandez, critique littéraire français d’origine mexicaine et collaborationniste à qui il consacre son livre Ramon en 2009. Son livre Porporino ou les mystères de Naples a obtenu le prix Médicis en 1974 et son roman Dans la main de l’ange racontant la vie de Pasolini le prix Goncourt en 1982. Le reste de son oeuvre est considérable et comprend outre des romans, des essais sur l’art, l’histoire et l’homosexualité, ainsi que des récits de voyages.
De cet auteur, sur le site Culture-Tops, on peut lire aussi :
Le dictionnaire amoureux de l'Italie
Moi, Caravage
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