L’EXTASE DU SELFIE ET AUTRES GESTES QUI NOUS DISENT
108 pages
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Thème
Philippe Delerm s’intéresse aux gestes qui rythment notre quotidien, gestes anciens, intemporels, comme l’épluchage d’une mandarine, fumer ou tenir un verre de vin. Il les décrit et les décrypte. Il dresse aussi un autoportrait de la société contemporaine au travers de nouveaux codes gestuels tels que le vapotage, l’usage des smartphones et le selfie.
Points forts
- Un sens de l’observation indéniable en forme de promenade au cœur de nos habitudes et des petits riens de la vie.
- Un ton caustique qui révèle ce que nos gestes peuvent avoir d’amusant ou d’agaçant pour l’autre.
Quelques réserves
L- ’écriture est fluide et légère à l’image des tableaux, saisis sur le vif, mais la répétition sombre dans la banalité au fil des pages. Parfois les gestes anodins n’ont finalement que peu d’intérêt.
- Quelques interrogations sur des phrases ou des passages à la limite de la misogynie, l’air de rien… : « l’amazone domestique » (page 60), puis un chapitre intitulé « un opéra pour pas grand-chose » lorsqu’une femme joue avec ses cheveux (page 78) et un autre chapitre « elle se regarde l’écouter » (page 104).
- Le livre est trop cher : 14,50 € pour 108 pages, pas totalement pleines et une impression en gros caractère.
Encore un mot...
Fort du succès de La première gorgée de bière, nouveau genre littéraire qui plaît au lecteur pressé et prenant la forme d’instantanés littéraires, cet ouvrage a bénéficié d’une grosse couverture médiatique. Malgré les qualités littéraires certaines de l’auteur, le livre est vite lu et tout de suite oublié. Passé l’intérêt du début, l’ennui guette au fil de la brève lecture des 47 tableaux. 108 petites pages sans grande extase.
Une phrase
(A propos de la tablette ou du smartphone )
« On découvre comme un raffinement de soi-même ; comme une lassitude aussi, par trop d’évanescence. C’est tellement parfait, tellement détaché. Les enfants, les amours, les paysages aimés se succèdent à l’horizontale, tracent un sillage sur la patinoire et s’envolent et se noient. Du bout du doigt sous le glacier de la paroi ». (Page 14)
L'auteur
Philippe Delerm, né en 1950 à Auvers-sur-Oise, voue son écriture à la restitution d'instants fugitifs, à l'intensité des sensations d'enfance. Il est notamment l'auteur de Sundborn ou les Jours de lumière (1996, prix des Libraires et prix Culture et Bibliothèques pour tous), La Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (1997, prix Grandgousier), Autumn (1998), Ma Grand-mère avait les mêmes (2008), Les Eaux troubles du mojito (2015), Et vous avez eu beau temps ? (2018).
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