LETTRE A UN JEUNE FLIC
229 p.
16.90 €
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Thème
A la fois didactique et authentique, cette « Lettre à un jeune flic » réunit en 229 pages les fondamentaux du métier, le témoignage vivant d’un ancien qui fit un très beau parcours dans la Police et des préconisations finales pour satisfaire les besoins d’une institution en souffrance.
Points forts
Si l’exposé pédagogique des soixante premières pages est un peu convenu, le propos de l’auteur s’anime quand la fibre du métier passe aux aveux. C’est dans les moments de tripes, de vérité, de peur, d’expériences rudes de terrain, de camaraderie salutaire avec les « collègues» que l’apprenti policier, débarrassé des images d’experts et de profileurs des séries policières, perçoit ce qui va faire sa vie, en équilibre, entre un métier total et une vie personnelle, entre passion et recul, entre l’usage exceptionnel de son arme et celui, permanent, de la maîtrise de soi et du jugement.
Si Frédéric Péchenard ne livre qu’une part des nombreuses histoires de son parcours hors norme, le candidat, comme le jeune professionnel, trouveront matière à réfléchir et à s’engager dans un métier trop et mal connu. Sa part notoire d’humanité, l’apport de la féminisation, les fragilités, la question du suicide, l’annonce des mauvaises nouvelles, le risque physique comme l’inconfort moral, la confrontation quotidienne avec la violence sont décrites avec justesse et retenue.
Quelques réserves
On pardonnera au correcteur le lapsus linguae du prologue : « L’Etat, à la recherche de ses propres repaires,… ».
Ni polar haletant ni mémoires d’un super flic, l’ouvrage est fidèle à la vocation de son titre : transmettre un regard et une expérience. N’attendez donc pas de révélations croustillantes. Factuel et consensuel, il se risque peu sur les terrains mouvants : le rapport ambigu avec la politique, la coexistence avec l’autre police, la Gendarmerie, la rivalité entre services, la cogestion au sein du ministère de l’Intérieur, le poids des réseaux d’influence,…
Encore un mot...
Même si la Police d’aujourd’hui n’est plus tout à fait celle qu’il a connue et dirigée, Frédéric Péchenard dresse un état des lieux fidèle et livre un plaidoyer sincère d’un métier sans routine, souvent en patrouille aux approches de la misère et de la mort. Ce guide aborde le cœur des métiers de flic en rappelant des réalités troublantes que le citoyen devrait connaître avant de juger une institution qui est un miroir inversé de l’état de sa société. Pour ma part, après en avoir observées beaucoup à l’étranger, je confirme : un pays a – aussi – la Police qu’il mérite. Et la nôtre allie l’exceptionnel d’une profession exigeante et le sordide de certains comportements.
Une phrase
“A défaut de vocation, on ne devient pas policier tout à fait par hasard.
C’est dans de tels moments que le métier rentre.
Souvent, l’expérience fait la différence.
Lorsqu’on sort son arme, c’est pour s’en servir…
Il ne fallait pas laisser s’échapper mon autre vie, ma vraie vie…
Il est normal de ne pas tout réussir.
Parlez, bien sûr, à qui peut vous écouter.
Pour peu qu’on prête attention à ceux avec qui on travaille, on voit venir.
Jamais je n’aurais voulu faire autre chose, même quand j’avais la tête sous l’eau”.
L'auteur
Frédéric Péchenard, né en 1957, a été policier pendant 31 ans. Commissaire de police à ses jeunes débuts, il a fréquenté tous les services : la PJ, les Stups, la section anti-terroriste, la Crim, la BRI ; il gravit tous les échelons de la hiérarchie policière en dirigeant la BRB à 39 ans, puis la sous-direction des affaires financières avant d’être le patron du 36, quai des Orfèvres puis nommé directeur général (DGPN) en 2007 par Nicolas Sarkozy. Après son départ de l’institution en 2012, il s’est lancé en politique en devenant, en 2015, vice-président LR de la région Ile-de-France. Maître de conférences à Sciences-Po, il a déjà publié deux livres :Piège pour un flic (2003, Anne Carrière), Gardien de la paix (2007, Michel Lafon).
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