Les renards et les lions
Editions Albin Michel
344 pages
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Thème
L’ouvrage décrit le destin des garçons légitimes de Laurent de Médicis « le Magnifique » : Pierre le Fou, Jean Le Sage, futur Léon X, Julien Le Bon et de leur cousin bâtard, Jules, futur Clément VII. Ces fils de l’influente famille, qui tenait sous sa coupe une république, ont eu un destin hors norme, dans la réussite comme dans l’échec.
S’enrichir et durer à la Renaissance demande d’être fort comme un lion ou rusé comme un renard. Ces termes animaliers ne s’appliquent pas qu’aux Médicis et en particulier à Léon X, parangon d’hypocrisie, mais à toute l’élite politico-religieuse Florentine et Romaine, dévorée par l’ambition et qui s’interroge : dans le conflit Franco-Espagnol en terre Italienne quel camp rejoindre? Dans des élections papales incertaines, vers qui pencher ? Dans des attentats fomentés par des cardinaux, qui renier ? En 152, pendant le sac de Rome, où fuir ? Machiavel, n’avait qu’à observer pour élaborer ses conseils au « Prince ».
Cette fin de lignée des Médicis, fragilisée par la goutte et le « mal Français », a atteint des sommets dans les arts et le faste mais aussi dans la luxure, la simonie, le poison, la duplicité et le complot. Ce récit, très dense, nous ménage quelques pauses un peu grivoises. Un exemple ? : oui le pape Léon X a bien été élu à cause d’une fistule anale !
Points forts
L’importante documentation de 100 pages sur 344. Il faut absolument la feuilleter ; elle est passionnante.
Quelques réserves
L’avalanche d’information rend illusoire une écriture fluide et facilement lisible. C’est habituel dans ces ouvrages historiques très documentés.
Encore un mot...
Cet ouvrage relate avec précision des événements fondamentaux dont la description réaliste participe à l’éclairage moderne de la Renaissance. Il nous fait aussi découvrir des oubliés de l’histoire comme Alfonsina, la veuve de Pierre Le Fou, véritable lionne et son gendre, Filippo Strozzi, débauché mais courageux, et souvent sympathique car porteur d’une certaine droiture.
Une phrase
Les horreurs et les ravages causés par le sac de Rome furent inestimables : au cours de plusieurs mois, entre les cadavres jetés hâtivement dans le Tibre et ceux qui avaient eu le temps d’être enterrés, on compta plus de dix mille morts (c’est-à-dire près d’un cinquième de la population). On estime qu’au moins dix millions de ducats furent dérobés, perdus ou brulés, sans compter la destruction et la dispersion de documents historiques et de trésors littéraires et artistiques ».
L'auteur
Marcello Simonetta, 51 ans, est né à Pavie et a reçu une distinction littéraire à l’université de Rome. Depuis 2011 il est docteur en littérature italienne de l’université de Yale où il enseigne.
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