Les qualités de l’homme
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Thème
C’est Valérie Charolles qui le donne dans sa préface : Ce livre vise à donner quelques clés pour comprendre les problèmes auxquels nous faisons face dans la conduite de la vie. Voilà un thème sympathique, du moins c’est ce que nous espérons tous. A tort ou à raison ?
Points forts
Une salutaire révision des classiques du genre et en même temps une incursion dans le monde des neurosciences pour public désireux d’être au fait de ce qui se pense, s’écrit et se dit dans le microcosme de l’intelligentsia citadine.
Quelques réserves
La belle intelligence de l’auteure et son savoir multisectoriel ne suffisent pas à faire de son livre ce qu’il devrait être : un pas en avant dans la connaissance de l’Homme et de sa place dans l’univers d’aujourd’hui.
L’objectif était ambitieux, trop peut-être ? On s’attendait à un combat que le terme « Manifeste » apposé sur la couverture nous laissait espérer. Hélas ! Hélas ! L’atterrissage se fait dans le coton avec cette phrase passe-partout : « Les toutes nouvelles découvertes des neurosciences ne relèguent pas au rang de croyance dépassée le savoir si ancien que nous avons du fait qu’il existe en nous une forme de liberté. »
Butinant tantôt du côté des abeilles dans leurs ruches, tantôt au chevet du libre arbitre, Valérie Charolles s’essouffle et le pauvre lecteur peine à s’accrocher aux parois de sa pensée.
Avec l’arrivée d’une troisième partie intitulée « Règles pour la direction de la vie »,l’espoir renaît. Valérie Charolles nous y apprend que mieux vaut faire l’amour plutôt que d’être l’esclave de son travail. Rien de nouveau sous le soleil ? Mais si, mais si :« nous règlerons bien des problèmes si nous admettons ainsi qu’il y a différentes manières de bien conduire sa vie et que ces manières peuvent changer au cours de notre existence. »
Encore un mot...
La question que l’on se pose durant la lecture de ce livre est le but qu’il poursuit. A quel lectorat s’adresse-t-il ? Les philosophes n’ont pas attendu Valérie Charolles pour se lancer sur les pistes de réflexion ouvertes par Spinoza et Descartes. En s’y engouffrant à son tour, l’auteur tranche avec les thèmes qui lui étaient familiers : la finance et l’économie. A-t-elle bien fait ? La curiosité nous avait fait dire que oui mais ce sera, in fine, un oui, mais …
Entre l’Ulysse de Joyce et L’Odyssée d’Homère, croisant au passage Wittgenstein, Darwin et quelques autres au renom moins planétaire, Valérie Charolles mène une danse qui aurait mérité un chorégraphe plus audacieux.
Une phrase
- "Le progrès social se mesure maintenant , y compris au plan politique, à celui du pouvoir d’achat …la fête se transforme elle-même en acte d’achat, l’affection se mesure aux cadeaux offerts et le divertissement génère son industrie qui imprègne sous mille facettes nos identités d’hommes évolués".
- Et cette autre, qui ne brillera pas au confluent du savoir et du renouveau de la pensée occidentale :
"L’intérêt de la vie c’est en effet que nos préférences peuvent être continuellement ajustées, c’est-à-dire nos critères pour choisir un café plutôt qu’un autre peuvent changer..."
L'auteur
Parcours universitaire et professionnel brillants pour Valérie Charolles, énarque et normalienne de 47 ans qui a débuté sa carrière à la direction du Trésor avant de rejoindre le cabinet du ministre de l’Industrie, puis Radio-France dont elle a été le directeur financier. Devenue magistrat à la Cour des Comptes et enseignant les enjeux politiques à Sciences-Po, Valérie Charolles a publié chez Fayard avant ce quatrième ouvrage : Le libéralisme contre le capitalisme (2006), « Et si les chiffres ne disaient pas toute la vérité (2008), Philosophie de l’écran (2013)
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