A lire par ceux qui aiment l’Italie.
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Thème
Journaliste investie sans réserve dans son travail sur les liens Politique/Mafia, Aria, descendante d’une grande famille, correspond avec son oncle jésuite, Saverio.
L’esprit du livre est explicité par le choix du titre, qui est aussi celui d’un film à sketchs de Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola, sorti en décembre 1977. Cette comédie décapante dépeint une société au bord du chaos. Toutefois, l’artifice comique retenu par les cinéastes n’est pas de mise dans ce roman, dont la forme épistolaire permet à l’auteur d’évoquer quelques uns des crimes « politiques » qui ont ensanglanté l’Italie au cours des trente dernières années.
Pour donner le ton du livre, qui entraîne le lecteur dans les arcanes d’enquêtes et de procès non aboutis, j’ai retenu deux citations se rapportant, respectivement, aux puissants et aux humbles. Les premiers sont ainsi croqués : « Leur prudence n’est qu’astuce et hypocrisie, habilité à manier le pouvoir, artifice et tromperie. Leur tempérance s’appelle frustration et mensonge. Leur force est celle des puissants contre les faibles…leur balance de justice n’a qu’un plateau, celui qui penche de leur côté. » (p.150). Les seconds sont ainsi caricaturés : « Nous naissons mortellement blessés. Nous ne sommes tout au long de notre vie que des morts en sursis » (p.312).
Points forts
- Le style. Les approches journalistiques et esthétiques se complètent pour le plaisir du lecteur.
- L’empathie des deux personnages, Aria et son oncle Saverio.
- Les annexes - chronologies, notes biographiques et bibliographie – nécessaires au lecteur pour situer événements et personnalités évoqués.
Quelques réserves
Nonobstant la déclaration d’intention de l’auteur - « Si un jour j’écrivais un livre, ce serait un genre de roman historique, dont tu ferais forcément partie, Saverio. » (p. 136) -, la curiosité du lecteur n’est pas satisfaite par ce récit décousu.
Encore un mot...
Un livre déroutant, où les questionnements sont nombreux et les révélations parcimonieuses, mais qui se lit quand même avec plaisir.
L'auteur
Italienne vivant à Paris, écrivant en français, Simonetta Greggio est aussi journaliste et auteur d’ouvrages sur l’art de vivre, éclectisme qui transparait dans son œuvre littéraire. Avec ce 9ème roman, dans la continuité de « Dolce vita 1959-1979 » (Stock 2010), la romancière complète sa perception de la vie politique et sociale de son Italie.
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