Vous allez, comme moi, adorer cet ouvrage réjouissant. Comme quoi un petit Editeur peut faire un aussi bon travail que les grands.
Infos & réservation
Thème
Sous le Second Empire les mœurs se libèrent et les femmes de plaisir s’affichent librement. On les croise dans tous les quartiers et elles se distinguent selon leur mode de vie.
La lorette représente la catégorie moyenne de ces filles de petite vertu. C’est une jeune femme frivole, oisive et ambitieuse, qui s’attache plusieurs amants pour s’assurer un certain train de vie. La lorette, c’est toujours la femme entretenue. Sa position est chancelante. Le sort de ces femmes n’est pas enviable.
Points forts
- l’auteur analyse avec pertinence et élégance l’impact de ce groupe social – libre mais fragilisé et marginalisé -, sur la renommée de Paris, qui rayonne alors comme Ville Lumière, Ville du Plaisir. Il nous convainc que les Lorettes avaient un réel rôle social et sain d’hygiène publique, plus qu’érotique.
- il insère opportunément dans son propos de nombreux extraits d’une littérature exaltante : articles de presse et écrits très sérieux sont des témoignages qui donnent une surexcitation intellectuelle à cette lecture intéressante. Pour exemple, Physiologie de la grisette des frères Goncourt, Guinguettes et lorettes de François Gasnault, ou encore Le demi-monde sous le Second Empire du chroniqueur mondain Zed (Charles-Albert de Maugny),…
- Que sont d’autre que les filles de joie dans la bouche des bourgeois ? Des catins, des créatures. Les journalistes, chroniqueurs, échotiers de l’époque les dénomment grisettes, lorettes ou cocottes selon les endroits où ils les croisent ou les lieux où ils les côtoient.
- L’un d’eux, Louis Huart, journaliste fameux, écrit en 1853, avec un cynisme raffiné : « quand nous avons créé le mot lorette (cela se passait en 1840) nous savions rendre un grand service à la langue et à la pudeur française ».
- Des grands noms de la littérature ont glorifié ces coquettes vénales qui toutes sacrifiaient le sentiment d’amour : Nana (Zola), La Dame aux Camélias (Alexandre Dumas fils), Splendeurs et misères des courtisanes (Balzac). Pour la plupart d’entre nous, nous avons lu ces œuvres célèbres au lycée, sans saisir qu’elles avaient pour sujet… les lorettes.
Quelques réserves
Je n’en vois pas.
Encore un mot...
Deux raisons de lire ce livre en ce moment :
- la formidable analogie entre la situation économique au XIXe. s. et celle d’aujourd’hui : puissance de l’argent, poids de l’impôt et cris de colère ;
- les débats actuels sur la règlementation de la prostitution.
L'auteur
Emmanuel Pierrat, né en 1968, est avocat spécialisé dans le droit de l’édition et a publié de nombreux ouvrages de référence sur la liberté d’expression, le droit à l’image entre autres. Il est aussi auteur de plus d’une dizaine de romans et récits.
Ecrivain à la plume alerte, auteur prolixe et insomniaque, il est captivé par l’histoire de la capitale, son urbanisme, ses mœurs. Il porte avec passion son sujet, Les Lorettes, depuis 10 ans.
Ajouter un commentaire