Les algorithmes font-ils la loi ?
Octobre 21
221 page
20 euros
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Thème
Les algorithmes ont pris place dans le haut du palmarès des peurs montantes générées par notre « nouvelle société numérique » dans laquelle nous sommes sans doute définitivement installés. La crainte d’une perte de contrôle généralisée de nos vies liée à l’intelligence artificielle s’appuie notamment sur une méconnaissance des algorithmes qui rythment nos actes et les séquences de vie dans leur quasi-totalité (mobilité, santé, travail, etc.)
En outre, la difficulté de compréhension et plus encore la maîtrise de leurs subtilités ajoutent à la confusion qui touche à leur utilisation et au danger qu’ils sont supposés représenter. «Les algorithmes sont au cœur du processus de décision dits automatisés qui concluent parfois à notre place ou arbitrent sur notre futur »
Aussi la question de leur régulation est-elle posée.
Aurélie Jean s’interroge sur la nécessaire adaptation de la loi à ce nouveau contexte : comment celle-ci est-elle pensée, appliquée, voire utilisée au sein même du système judiciaire ?
Avec le talent et le sens de la pédagogie qu’elle a su démontrer dans la publication de ses précédents ouvrages et dans ses développements très documentés, elle montre que “si les algorithmes ne peuvent pas faire la loi et s'ils ne disposent d’ aucune personnalité juridique, ils l’influencent et en orientent désormais la pratique”.
Il reste que les algorithmes sont comme la langue des hommes : « mal employés, ils deviennent une menace pour les principes de transparence et d’ équité mais bien maitrisés, ils peuvent au contraire guider ceux qui font la loi et l’exercent dans une approche d’ égalité de traitement. "
Points forts
Aurélie Jean plaide donc pour « des lois souples et anticipatrices qui ne sacrifient en rien le progrès et en les pensant dans la plus grande objectivité scientifique, sociale et économique. » Cet objectif ne saurait être atteint sans des accords entre pays similaires permettant d’espérer une régulation mondiale et surtout en souhaitant que la transparence inhérente à l’ exercice de la justice puisse rejoindre le champ des algorithmes afin de permettre à chacun, citoyen ou législateur, de garantir l’harmonie, la justice et l’ essor intellectuel au sein de nos sociétés.
Quelques réserves
Le glossaire, bien que d’une grande richesse, aurait pu supporter des développements complémentaires alliant pédagogie et illustrations pour faciliter la compréhension par le plus grand nombre des lecteurs, celui des profanes.
Encore un mot...
Un essai incontournable pour étudiants, chercheurs et praticiens ...que nous sommes tous plus ou moins devenus et souvent à contre cœur !
Une phrase
«Les bons résultats d’un algorithme ne peuvent en aucun cas démontrer son bon fonctionnement. Imaginer, dans trente ans par exemple, là où les changements technologiques et scientifiques auront été gigantesques, où l’accélération des développements et leur translation dans la vie courante n’auront fait que croître….si , à cet instant de l’histoire la confiance dans le dispositif disparaît, remplacée par le doute, l’ opacité, avec l’impossibilité de détecter, une erreur, un biais, un piratage et d’en souligner les causes… » page 118
L'auteur
Aurélie Jean, née en 1982, se partage entre la France et les USA. Docteur en science numérique , entrepreneure, chroniqueuse et auteur à succès : De l’autre côté de la machine et L’Apprentissage fait la force, tous deux publiés aux éditions l’Observatoire. Elle est l’une des grandes expertes de la science algorithmique, largement reconnue par ses pairs.
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