L’économie post-covid
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Thème
Lorsque deux éminents économistes, professeurs d’université, auteurs de best sellers et chroniqueurs de référence décident de coproduire un ouvrage, on se dit que le sujet doit être majeur. C’est le cas car il ne s’agit de rien d’autre que de «penser l’après COVID». Vaste et salutaire programme !
Dans cet exercice intellectuel « vital » (sic), ils envisagent deux scenarii :
-soit une aggravation de la crise, faute de réponses adaptées au plan sanitaire économique et social ;
- soit, même avec une maîtrise imparfaite de la pandémie, l’opportunité d’une refondation de l’économie mondiale « sur des bases saines et durables».
Il faudra donc s’épargner les risques du repli sur soi, du protectionnisme « populiste » et de la guerre potentielle des monnaies. Ils rappellent notamment que la monétisation massive des déficits publics porte en soi des risques de bulles sur les actifs financiers, de fuite devant la monnaie (la base monétaire de l’OCDE, par exemple, est passée de 3000 milliards de dollars en 2007 à 14000 début 2020 et probablement à 24000 fin 2020 !!! Une offre de monnaie en hausse de 70% en un an et multiplier par 8 en 7 ans). On n’est plus dans la «monnaie hélicoptère» qui déjà effrayait les plus orthodoxes, mais dans le bazooka monétaire qui balaye toutes les certitudes passées…
Nous «dansons sur un volcan» celui de la perte de confiance dans la valeur de la monnaie des Etats qui pourrait conduire à une implosion du système monétaire international…
Le salut passe donc par une prise de conscience de l’exigence d’une coopération nouvelle entre les Etats et une solidarité dont on parle souvent mais qu’on ne voit jamais.
Points forts
Les auteurs mettent la barre très haute : une simple politique réformiste ne suffira pas, le temps des « ruptures » si longtemps différées, est venu.
C’ est dans cette perspective, à l’issue d’un diagnostic de contexte et d’historique, qu’ils avancent huit pistes d’actions :
Revenu universel de base pour les plus faibles ; transition énergétique ; décentralisation, avec quelques lignes rouges pour les syndicats qu’ il convient (urgemment) de rénover de fond en comble. Réformer les retraites pour donner de la compétitivité aux entreprises et le système de formation professionnelle ; redéfinir la réglementation financière et les normes prudentielles (on oublie facilement que le système bancaire d’un pays est l’un des grands instruments de sa souveraineté) ; élaborer un partenariat Etat – entreprise sur
Quelques réserves
On aurait aimé avoir plus de visibilité sur la théorie de “l’effacement des dettes publiques” mais ce sera sans doute pour un prochain essai que l’on attend déjà. !
Encore un mot...
Cet essai synthétique très riche rappelle que si tout est différent dans cette crise, les solutions restent éternelles : du courage, du courage et encore du courage…et de la détermination. On l’espère pour nous et nos enfants.
Une phrase
«Le modèle économique et social est remis en cause de manière bien plus profonde et large qu’en 2008-2009… »
« Attention aux faux débats comme ceux sur les dividendes : il est prouvé que leur hausse ne se fait jamais au détriment des salaires ou comme celui sur la nécessité d’une hausse du Smic qui aurait un double effet : dissuader les entreprises d’embaucher et s’appliquer de manière indifférenciée… »
L'auteur
Patrick ARTUS, chef économiste de Natixis, chroniqueur au magazine Le Point, prix Turgot 2007 pour son ouvrage les Incendiaires paru chez Perrin. Professeur à l'École polytechnique et professeur associé à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Il a publié avec Marie-Paul Virard (rédacteur en chef des Enjeux-Les Echos) plusieurs ouvrages sur le capitalisme, la globalisation, les revenus… disponibles aux éditions La Découverte Poche.
Olivier PASTRE co-Lauréat en 2008 du prix Turgot avec Jean-Marc Sylvestre pour leur livre Le roman vrai de la crise paru chez Perrin.
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