Le Tao de Papa - pérégrinations chinoises d’un taoïste d’Occident
184 pages - 16,50 €
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Thème
Un moine taoïste et grand occidental blond mais aussi musicien genevois de renom et encore professeur de Taiji Quan raconte à ses enfants (d’où le titre) ses pérégrinations chinoises au cours desquelles il a suivi l’enseignement des plus grands Maîtres de cette philosophie chinoise ancestrale.
Points forts
On découvre tout d’abord avec étonnement que, dans le taoïsme, le statut de moine est compatible avec une vie de musicien suisse.
Vient ensuite un récit qui échappe au snobisme du sinotourisme occidental, l’auteur ayant été à la source du taoïsme le plus authentique. Il dénonce les agences de tout poil qui ont trouvé dans cette mode un moyen bien facile de gagner de l’argent.
A l’opposé, l’expérience de Laurent Rochat n’a pas été facile notamment sur le plan physique avec des voyages au fond de la Chine hors des circuits confortables ; les hébergements sont souvent très spartiates, le Maître taoïste recherchant une vie essentielle qui ne s’accommode guère, à de rares exceptions, du confort moderne et qui ne nourrit pas son homme avec les seuls dons qu’il reçoit.
L’auteur est également sévère pour toutes formes de charlatanisme qui viennent tangenter le taoïsme et dans lesquelles, loin s’en faut, il ne trouve pas son compte.
Mais ce récit est aussi l’occasion pour lui de décrire la vie des chinois d’aujourd’hui sans complaisance pour les extrêmes qui s’y côtoient et l’incroyable cynisme de ceux pour qui gagner beaucoup d’argent semble être la seule philosophie.
Il n’hésite pas à ce sujet à se confronter à son épouse chinoise parfaitement occidentalisée dans sa vie de pianiste réputée mais défendant le communisme chinois qui lui a permis très jeune de consacrer sa vie à son art et de parfaire ses études en Suisse dès l’âge de 16 ans.
Pour autant l’éloge de Laurent Rochat pour Maomao ( faut-il-y-voir un clin d’oeil ? ) est une merveille d’amour et d’admiration.
L’auteur ne craint pas, malgré le sérieux et l’aridité du sujet, de pratiquer l’autodérision et d’apparaître parfois un peu naïf mais toujours très honnête. Son récit est bien mené avec une écriture riche et juste qui rend sa lecture facile.
Quelques réserves
La pratique détaillée de l’enseignement du taoïsme manque au néophyte et on en perçoit mal les bienfaits sans doute parce que l’auteur ne cherche ni à convaincre dans un prosélytisme de mauvais aloi ni à trahir sa pudeur parfaitement suisse !
Encore un mot...
Pour tenter de comprendre une ancienne culture dans la chine d’aujourd’hui.
Une phrase
« Stupéfaction, coup de fil, quelques mots échangés à voix basse, et les lourds barreaux en chrome coulissent sans bruit. J’entre dans un parking vide. Une volée de marches donne sur une entrée somptueuse. Des ombres en mouvement filtrent à travers une grande baie vitrée. On devine là des pratiquants de Taiji. Un homme de belle prestance, habillé d’un survêtement de marque, sort pour m’accueillir. Il me donne son nom occidental : Smile. Cet homme d’une cinquantaine d’années m’expliquera plus tard qu’il avait été avocat et professeur de droit à l’université de Zhu Zhou. Comme beaucoup de ses semblables, il cultivait une fascination dévorante pour l’ancienne culture chinoise, piétinée pendant la Révolution culturelle. Un beau jour, au détour d’une ballade dans le parc de la faculté, il tomba sur un vieux maître de Taiji. »
L'auteur
Laurent Rochat est musicien professionnel, professeur au Conservatoire de musique de Genève, et aussi professeur de Taiji.
Son amour pour la Chine qu’il a découverte lors d’une tournée orchestrale il y a quarante ans, le pousse à de nombreux voyages au cours desquels il rencontre des Maîtres de plusieurs courants du taoïsme qui lui prodiguent un enseignement aux sources de cette philosophie.
Père de cinq enfants dont Nadège Rochat, violoncelliste réputée, Il est marié à Li MiaoMiao, pianiste de concert et professeur au Conservatoire.
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