Le Destin de l’Europe, une sensation de déjà-vu
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Thème
Le Brexit a surpris l’ensemble de la communauté européenne et lui a fait prendre conscience qu’elle n’est plus dans l’âge d’or du « quel est le prochain pays qui entre? » mais plutôt dans les heures sombres du « prochain qui sort ». C’est de ce constat dont part Ivan Krastlev pour établir une analyse pertinente de la mentalité des européens et de leurs dirigeants.
Points forts
- Le déjà-vu de la situation européenne actuelle n’est pas un simple copier coller des difficultés qu’elle a rencontrées notamment dans l’entre deux guerres. L’auteur fait bien percevoir les similitudes mais aussi les nuances.
- Cet essai est hyper clair et propose des solutions, ce qui le rend moins pessimiste que ce que l’on pourrait croire.
Quelques réserves
Je n’en vois pas.
Encore un mot...
Armé d’un sérieux bagage philosophique accompagné d’une finesse d’analyse rare, Krastlev propose une vision éclairée et sans concession de la situation politique et des mentalités en Europe. Il fait ressortir le gouffre qui, sur ces points, sépare l’Europe dite de l’Ouest et celle de l’Est.
Il met l’accent sur le caractère crucial de la gestion du phénomène migratoire et sur la dangerosité du recours systématique au référendum que nous avons connu ces dernières années dans de nombreux pays de l’union; ces deux sujets étant, pour notre essayiste, s’ils sont mal gérés, les biais par lesquels le coup de grâce sera porté à l’Europe. Il appelle donc à les prendre sincèrement en compte et à ne pas se voiler la face quant aux risques qu'ils recèlent mais sans oublier pour autant les espoirs existants.
Une phrase
"Les majorités anxieuses craignent que des étrangers envahissent leur pays et menacent leur mode de vie; elles se montrent en outre convaincues que la crise actuelle est le résultat d’une sorte de conspiration menée de manière complice par des élites à la mentalité cosmopolite et des immigrés aux valeurs tribales. Ces majorités se sentant menacées représentent non pas les aspirations des opprimés, mais les frustrations de gens plutôt « installés ». Nous n’avons pas là un populisme fasciné par l’imaginaire romantique des nationalistes-comme cela avait été le cas il y a un siècle et plus-, mais un populisme se nourrissant de projections démographiques et des considérations sur le rôle déclinant de l’Europe dans le monde et sur les immenses vagues migratoires censées la viser. Il s’agit d’un type de populisme auquel nous n’avons été que médiocrement préparés par l’histoire et les précédents en la matière".
L'auteur
Ivan Krastlev est un politologue bulgare de tendance libérale, qui écrit notamment pour le New York Times, il est aussi impliqué dans de nombreux conseils et commissions.
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