Le chagrin des origines
220 pages
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Thème
Laurence Nobécourt, anciennement connue sous le nom de Lorette Nobécourt, a été confrontée dès sa naissance à bien des tourments, et qui lui ont causé des troubles aussi bien physiques que psychiques : eczéma, évanouissement, bipolarité … qu’elle a essayé de combattre par une succession de fuites : alcool, sexe, drogue, excès de religion …
Elle n’a pu survivre que grâce à la force secrète que lui a prodiguée l’écriture, dès son plus jeune âge. Ce récit raconte cet enchaînement qui aurait pu la pousser à la folie et au suicide mais qui l’a conduit à l’apaisement et à la douceur d’une paix intérieure tout au long d’un parcours d’une bonne trentaine d’années.
Points forts
* Une écriture vive, tranchante, limpide qui décrit avec une grande justesse, sans pathos exagéré ni exaltation excessive, toutes les épreuves traversées et la rédemption par l’écriture. Une plume libre comme celle qui la tient, trempée dans les noirceurs de l’existence et qui compose une symphonie joyeuse et apaisée.
* Nombreux sont les écrivains qui ont souffert de multiples épreuves que la vie leur a fait endurer et qu’une sensibilité exacerbée a poussé au paroxysme de la douleur. Ils y ont trouvé le carburant qui leur a donné la matière de leur œuvre tout en les détruisant. Plus rares sont ceux, comme Laurence Nobécourt, qui ont vaincu leurs démons et racontent avec autant de joie contenue et maîtrisée leur combat, leur rédemption, leur bonheur.
* La force et le pouvoir extraordinaire de la littérature ! Comme Jorge Semprun, sauvé des camps de concentration ( L’écriture ou la vie), l’écriture a sauvé Laurence Nobécourt de la folie. Au fur et à mesure l’histoire révèle son lot de révélations et leur mise en perspective en s’épanouissant dans un récit romanesque. L’écriture devient à Laurence Nobécourt son arme secrète.
* En transformant l’intime en histoire, l’auteure passe du personnel à l’universel : la distance avec laquelle elle appréhende son vécu lui permet de construire un récit qui parle à chacun de nous.
Quelques réserves
Pas de point faible grâce à l’équilibre subtil entre douleur et joie.
Encore un mot...
J’ai lu mon « premier » Nobécourt, La conversation, en 1998. On y percevait déjà tout ce qu’elle décrit et explique dans son dernier opus. Quelle joie donc de la retrouver guérie, apaisée, joyeuse et aussi accomplie comme femme et mère de famille que comme écrivain – et non pas écrivaine ( elle tient à ce genre unique).
Une phrase
« Et ainsi le chemin s’accomplit : écrire, tomber, se relever, écrire encore, se détacher, infiniment se détacher de tout ce qui, dans l’écriture, n’est pas écrire, et se retrouver là ; un matin comme aujourd’hui, à sa table écrivant ces lignes-là, ces lignes précisément que je suis en train d’écrire maintenant, sans plus rien en attendre que cette joie de nommer ce qui a été traversé, comblée de ce mouvement même, étonnée de l’être, et plus encore émerveillée du miracle de l’écriture qui m’aurait conduite jusque-là, jusqu’à cet instant de gratitude et de gratuité où, de tout ce qui a été enduré au fil des ans, le bien m’est infiniment rendu : en ce point du destin où victoire et défaite sont d’équivallente nature ». « (page 197)
L'auteur
Laurence Nobécourt est née dans une famille bourgeoise, qui sera le grand sujet qui traverse son œuvre. Après une école de commerce et l’école de journalisme de la rue du Louvres, elle devient rédactrice en chef de Trouvailles, magazine traitant des antiquités de la brocante, au tirage confidentiel.
Elle écrit en 1994 son premier roman, La démangeaison, racontant l’eczéma dont elle souffre depuis qu’elle a 3 ans. Suivent 16 livres jusqu’à aujourd’hui, une sorte de long chemin vers l’émancipation et le bonheur.
En 2016, elle se réapproprie son nom d’origine, Laurence, (raconté dans Lorette ) alors qu’elle avait commencé sa carrière sous ce surnom que lui avait donné sa famille.
Elle s’est installée dans la Drôme où elle anime des ateliers d’écriture depuis 2007.
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