L'Art presque perdu de ne rien faire

De
Dany Laferrière
Edition Grasset - 419 pages
Recommandation

A feuilleter plutôt qu’à lire de bout en bout.

Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Tarifs
20.90 €

Thème

Difficile de résumer cette promenade paresseuse, ponctuée de souvenirs d’enfance, de petites évidences, de détails minuscules, de réflexions politiques, de critiques littéraires, qui se révèle finalement  l’art de vivre d’un écrivain, qui se sent vieillir lentement en savourant le bonheur de capter l’instant  dans une époque emballée.

Cet essai, qui ne répond à aucun plan, rassemble en fait les chroniques de Dany Laferrière sur Radio Canada. Il y est question de lunes douces, d’étoiles mortes qui brillent encore, d’enfants rêveurs pas encore formatés par la télé, du temps qui coule comme un fleuve, d’auteurs connus ou moins connus; et de livres, de beaucoup de livres, que l’on parcourt avec amour au cours de siestes propices.

Points forts

« Nègre » revendiqué,  allergique à toutes les dictatures (il a fui Haïti  pour échapper aux Tontons Macoute), autodidacte boulimique de livres, Dany Laferrière est l’homme de ses origines mais il s’efforce de porter un regard universel et souvent désenchanté sur le monde qui l’entoure : l’urgence de vivre (incontournable, même pour les plus âgés),  la culpabilité obligatoire et artificielle,  les outrances de la presse, l’art galvaudé en « culture », l’abêtissement programmé des séries télé, en gros, tous les tics de société qui s’opposent au bonheur de lire et d’aimer sereinement ses contemporains.

Quelques réserves

· Un manque de cohésion et d’idée directrice qui permettrait de relier ses propos et de leur donner plus de force.

 · Un parti-pris de touche-à-tout assez déconcertant.

 · Une approche quelque peu  superficielle des écrivains qu’il admire (Borges est réduit à un érudit qui adore sa petite sœur et déteste Peron).

Encore un mot...

Des chroniques disparates ne font pas forcément un bon livre même si elles contiennent des idées intéressantes.

Lorsque l’on referme cet ouvrage de plus de 400 pages, il ne reste finalement pas grand chose, sinon peut-être l’envie de lire Salinger… pour voir!

L'auteur

Né en Haïti en 1953, Dany Laferrière a été élevé par sa grand-mère, à Petit-Goâve, sous le régime de François Duvalier (Papa Doc). Essayiste, romancier et scénariste, il vit à Montréal où il a démarré difficilement en 1978 en multipliant les petits boulots avant de faire reconnaître ses talents d’écrivain. Auteur désormais de nombreux ouvrages, il reçoit le prix Médicis en 2009, pour  « L’Enigme du retour », avant d’être élu à l’Académie Française le 12 décembre 2013.

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