La sardine et le diamant, de l'utilité de l'ordre et du désordre
183 pages - 17,80 €
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Thème
Il y a dans la nature, Terre, air, mer, espace, de l'ordre et du désordre. Depuis que l'homme l'observe, il a cherché à en comprendre la logique, l'organisation, le sens. Les Egyptiens, Aristote, Pline l'Ancien ont observé les oiseaux, les vents, les jours, les nuits et ont décrit un ordre naturel, cosmique ou cosmologique. Poussant les portes de la recherche scientifique depuis 4.000 ans, Catherine Bréchignac nous invite à la traque de l'ordre caché des êtres vivants et des choses, aux portes des règles qui régissent la matière, la vie, et même l'antimatière. Oui, La sardine et le diamant sont régis par des lois que l'homme sait décrypter, comprendre, et utiliser au service du mieux être de l'humanité. Pour autant, le désordre existe. Dans la succession contradictoire des théories, dans les réalignements aléatoires de l'ADN, dans l'organisation des atomes sous certaines conditions expérimentales. Le désordre est aussi une marque du comportement humain, qui, à la différence de tous les autres êtres vivants, reste ponctuellement imprévisible. Les nouvelles technologies, encore, nous interpellent sur les menaces d'un ordre numérique commandé par les intelligences artificielles. Des lois de la nature, révélées par l'intelligence de l'homme, aux risques des technologies qu'il invente, quelle place accorder demain à un ordre acceptable et à un désordre nécessaire ? Voici l'exploration que propose Catherine Bréchignac dans cet essai.
Points forts
1. Des exemples simples et concrets, appuyés sur les travaux des chercheurs de tout temps, philosophes observateurs, religieux inspirés, voyageurs infatigables, mathématiciens et physiciens géniaux, chimistes et géologues audacieux. Le vol des oiseaux, le mouvement des astres, le déplacement des bancs de sardines et des vols d'étourneaux, les assemblages cristallins et leur influence sur l'architecture, la magie des nombres et leur influence sur la perception de la beauté sont la trame de cet essai.
2. la mise en valeur de nombreux scientifiques, chercheurs, mathématiciens, parfois de grand apport à la connaissance du monde, mais peu connus du public - un panorama qui ne se veut pas exhaustif, mais très appréciable dans la synthèse qu'il propose des "chercheurs qui trouvent" !
3. Une construction didactique qui conduit le lecteur à découvrir la "construction" de l'ordre du monde, puis progressivement, la révélation du désordre dans certains savoirs, et notamment, celui que révèle la sociologie dans l'étude des comportements et des inventions humaines.
Quelques réserves
Il ne faut pas vous le cacher, certains chapitres, comme celui sur la suite de Fibonacci et les nombres premiers (étonnants par ailleurs), ou encore sur l'agencement des atomes dans un cristal, mobilisent (ou consument) un peu plus de neurones que l'étude du vol des ibis chauves. Mais rassurez-vous, ces passages sont peu nombreux.
Encore un mot...
Voici un essai qui contribue à mieux connaître le monde et celles et ceux qui ont contribué à en décoder les lois. Cette réflexion ne porte cependant pas exclusivement sur l'ordre qui gouverne les êtres et les astres, mais ouvre largement la porte à la réflexion sur le besoin de désordre - celui qui demeure dans la compréhension du monde, celui engendré par l'homme, celui inhérent à la physique et à la chimie. Car s'il fallait qualifier ce désordre nécessaire, serait-il fractal - cette organisation à la fois ordonnée et fragmentée telle la formation de certains cristaux de glace ou feuilles de fougère ? On commence ces pages en s'émerveillant des lois que les hommes ont su décrypter et on le referme en se posant quelques questions sur l'avenir des sociétés baignées dans les algorithmes ! De l'utilité de l'ordre et du désordre, c'est bien là que nous entraîne cette scientifique hors pairs qu'est Catherine Bréchignac!
Une phrase
"Les facettes des cristaux, les lignes, les plans qu'ils recèlent, ont fourni aux Egyptiens, aux Indiens, aux Grecs de l'Antiquité, l'idée d'élaborer des constructions rectilignes à base de droites, de triangles, de carrés, de plans, de cubes, de pyramides…" P 84
"L'ordre bâti à priori par l'homme ne relève pas toujours du rationnel, il côtoie souvent l'illogisme ou l'arbitraire, par opposition à l'ordre que l'on rencontre dans la nature, émergeant des lois physico-chimiques connues, qui se comprennent par la raison. " P 158
"L'homme sage met de l'ordre dans la société, il y introduit une pincée de désordre afin de faire vivre ce qu'il a mis en ordre, car la vie n'existerait pas sans un désordre fécond qui laisse des interstices pour y cultiver l'inédit." P 183
L'auteur
Catherine Bréchignac a dirigé le Centre National de Recherche Scientifique de 2006 à 2010. Physicienne, experte de la physique atomique, ses travaux de renommée internationale lui ont valu de nombreuses distinctions, aux Etats Unis, en Israël, en Suisse, en Angleterre, en Allemagne, en Belgique… et en France, où elle a été (notamment), élue membre puis Secrétaire Perpétuel de l'Académie des Sciences.
Le clin d'œil d'un libraire
LIBRAIRIE AUGUSTE BLAIZOT. QUAND LE LIVRE DEVIENT UNE ŒUVRE D’ART
Faire du lèche vitrine rue du Faubourg Saint Honoré à Paris n’est plus un luxe mais cela reste un privilège surtout lorsqu’on a la chance d’entrer au 164 chez Claude Blaizot dans la librairie éponyme de père en arrière- petit- fils depuis 1870, ou au 178, chez notre ami Jean Izarn qui a repris la fameuse librairie Chrétien ou encore dans la librairie Picard au 128. Blaizot est, on peut le dire, un monument historique, le temple du livre rare, sinon unique, le royaume du livre précieux dans tous les sens du terme. « Chez Blaizot, nous sommes tout autre chose que des commerçants. Nous sommes des artisans-libraires ». Sous leur enseigne sont réunis depuis des générations tous les métiers du livre d’art : éditeur, typographe, illustrateur, relieur, collectionneur bien sûr et avant tout découvreur. Les éditions les plus rares sont à découvrir chez Blaizot, uniques sont certains exemplaires anciens, très limités sont les tirages. Mais le prix n’attend pas le nombre des années. Surprenant : un Houellebecq relié tiré sur Velin d’Arches à 120 exemplaires vaut ici 3 000 euros, un Le Clézio plus de 2 000 ! « Notre coup de cœur : Petits et grands verres, écrit et illustré par Laboureur, édité en 1927 (Au Sans Pareil éd. Tirage, 270 ex. !) ». Le prix ? Celui d’un Château Petrus 1947… Que l’on se console : une simple visite vaut le « coup » d’œil : décor Art déco 1920 dans son jus, vitrail du maître verrier Grüber, poème de Pierre Lecuire, « l’architecte du livre », selon Claude Blaizot (« il voit des âmes au plafond… »). Partage d’émotions garanti avec le maître des lieux : «Là où on peut donner le plus de soi, c’est dans l’édition, et le tourment le plus dur du libraire, c’est justement de se séparer d’un ouvrage qu’on a près de soi ».
Librairie Auguste Blaizot, livres précieux : 164, Faubourg St Honoré 75008 PARIS Tel. 01 43 59 36 58
Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture-Tops.
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