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Thème
Après la chute du communisme, l’idée selon laquelle les relations internationales seraient désormais fondées sur des critères moraux, droits de l’homme et démocratie, avait acquis droit de cité et justifié nombres de stratégies géopolitiques. L’ouvrage de Kaplan s’inscrit en faux contre cette tendance et s’efforce de montrer que les réalités géographiques, au sens large, comprenant l’histoire, les traditions et la culture, demeurent incontournables. C’est le réveil du réalisme contre l’angélisme, qui a trop souvent inspiré les politiques étrangères, notamment aux Etats Unis. La lecture des cartes permettrait de prévoir l’évolution du - ou des - monde(s).
Points forts
Kaplan propose une intéressante revue de détail des théoriciens - anglo-saxons essentiellement - de la géopolitique, de ceux qui ont fondé leurs analyses des relations et des rapports de force internationaux sur la géographie, d’Hérodote à McKinder et Spykman. Ce faisant, il brosse un large tableau du monde depuis la plus haute antiquité, en s’efforçant d’en expliquer les évolutions par des contingences géographiques et climatiques. On songe à Montesquieu et sa théorie des climats.
Sa seconde partie ne manque pas non plus d’intérêt: il y tente, pour chaque grande région du monde, une exercice de prévision qui expose les éléments d’évolution les plus plausibles, i.e. la question mexicaine pour les Etats Unis, la place au Moyen Orient d’un Iran stabilisé, les ambitions océaniques de la Chine…
Quelques réserves
On peut ne pas être passionné par les théories de McKinder ou de Mahan.
A force d’être globales, les prévisions finissent par être triviales.
L’auteur n’est pas à une contradiction près.
Encore un mot...
Assez facile à lire. Pour qui aime les grandes perspectives.
L'auteur
Journaliste, Robert D. Kaplan est sorti de l’ombre le jour où le président Clinton est apparu publiquement avec l’ouvrage qu’il avait consacré aux questions des Balkans, livre dans lequel il déconseillait une intervention américaine dans l’ex-Yougoslavie. Grand voyageur, il est également professeur à l’Académie navale d'Annapolis et consultant pour la CIA et le Pentagone. Aux Etats Unis, le personnage est contesté ; ses thèses sont vivement critiquées par une partie de l’opinion intellectuelle américaine selon laquelle il ne ferait que livrer aux agences fédérales la doctrine qu’elles souhaitent entendre.
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