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Thème
"La Parenthèse Libérale", que publie Jean-Baptiste Noé, sous-titrée "Dix-huit années qui ont changé la France", c’est la Monarchie de juillet. Née de la révolution des “trois glorieuses“ journées de juillet 1830 et morte sur les barricades de 1848, elle fut, sous la férule de Louis-Philippe, le roi bourgeois, une période de grands changements économiques et sociaux et, selon notre auteur, un moment de libéralisme qui demeure mal connu.
Son opus tente une réhabilitation de cette époque en en décrivant de multiples aspects.
Points forts
Jean-Baptiste Noé a le mérite d’attirer l’attention sur un régime plutôt discrédité dans l’imaginaire historique français ; il concentre en effet contre lui les critiques des républicains, des légitimistes, des bonapartistes, des socialistes…, alors qu’il a été celui de la révolution industrielle, de la naissance du socialisme, de la paix à l’extérieur et d’une gestion sage et libérale à l’intérieur.
Jean-Baptiste Noé donne ainsi des coups de projecteur sur des acteurs clés (Guizot, Tocqueville, Proudhon, Blanqui, Bastiat), il montre les effets positifs de la croissance et du libre-échange, il décrit les conséquences du progrès technique à travers la fameuse révolte des canuts, ruinés par les nouveaux métiers à tisser.
Enfin il s’essaye à démontrer que cette période dont le meilleur peintre fut Balzac dans La Comédie Humaine, fut le laboratoire d’un libéralisme tempéré dont il regrette la disparition.
Quelques réserves
C’est d’un libéralisme bien censitaire que se réclame pourtant Jean-Baptiste Noé ; seuls les progrès de l’éducation, marquée par les réformes de l’école entreprises par Guizot et Falloux, bien avant Jules Ferry, permettront à chaque citoyen d’atteindre le niveau de culture et de compréhension nécessaires pour exercer un droit de vote.
Si l’ouvrage intéresse grâce à ces rappels historiques, il manque pourtant d’un fil conducteur, d’un élan qui le rendraient plus convaincant que cette juxtaposition de vignettes bien descriptives. Un style un peu plus enlevé ne nuirait pas également à la démonstration.
Enfin, à trop vouloir prouver, on est parfois réducteur. Dire que le libéralisme est français, alors que chacun le croit anglo-saxon est bien ; dire qu’il a disparu avec la chute de la Monarchie de Juillet est surprenant. En d’autres termes, même si les phénomènes que Jean-Baptiste Noé associe à la période y ont prospéré, ou y sont nés, ils sont difficilement réductibles aux seules années sous revue.
Encore un mot...
Sur ce thème d’une période charnière, méconnue, où la France a profondément évolué, on aurait pu espérer un ouvrage plus vif et moins descriptif.
Une phrase
« Toute l’idée de Bastiat repose sur cet axiome : les intérêts entre les hommes sont harmoniques, ce qui induit la liberté. La finalité de l’Etat est de permettre la réalisation de la liberté afin de sauvegarder l’harmonie de la société. A l’inverse les socialistes pensent que la société est dysharmonique et que tout est conflit et combat. »
L'auteur
Jean Baptiste Noé est écrivain, historien, spécialiste du Christianisme et rédacteur de la revue de géopolitique Conflits. Il collabore au journal l’Opinion.
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