La nuit se lève
On ne peut qu'admirer Elisabeth Quin d'avoir eu le panache de nous expliquer comment elle affrontait la menace d'une éventuelle cécité. Malheureusement son texte n'apporte pas grand chose.
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Thème
Élisabeth apprend un jour qu’elle a un glaucome. Elle décide de partager avec nous ses pensées plus ou moins philosophiques, plus ou moins poétiques, plus ou moins intimes à propos de ce mal qui certes se soigne plutôt bien en France mais qui, tout de même, mérite à ses yeux (si je puis me permettre) qu’on en fasse un livre.
Points forts
- Élisabeth Quin écrit bien voire très bien, elle est aussi très cultivée, par conséquent la lecture de son livre n’est pas totalement une perte de temps.
Quelques réserves
- Les réflexions sur la perte de la vue sont décousues, d’autant qu’elles se basent sur une angoisse qui ne m'a pas paru vraiment justifiée.
Encore un mot...
Élisabeth Quin est une journaliste sympathique, intelligente et cultivée qui anime tous les soirs sur Arte « 28 minutes », une émission devenue incontournable et d’une grande qualité. Ce qui explique, sans doute, que son livre soit publié par un grand éditeur. Car, de mon point de vue, malgré un certain talent d’écriture, on tombe tout de même ici dans le beaucoup de bruit pour pas grand chose si ce n’est pour rien.
Une phrase
« Au printemps 2018, j’expliquais mon projet à un ami Editeur (...). Le véritable objectif du livre m’apparaît aujourd’hui : conjurer la catastrophe annoncée en négociant avec l’invisible, comme disait Tobie Nathan. Comment ? En me mettant à nu. Pareil dévoilement ne peut pas ne pas être gratifié en retour d’un geste des puissances ».
L'auteur
Élisabeth Quin est journaliste et écrivain. Elle anime, actuellement, je le rappelle, l’émission « 28 minutes » sur Arte.
Commentaires
C'est la forme qui ne convient pas.
Le même sujet traité sous une forme de journal intime - rappel des occupations de la journée- projets de travail pour le lendemain - et s'immiscent entre mille détails du quotidien, l'angoisse étouffante à la perspective devenir aveugle joint à lutte pour se préserver de ce malheur aurait donné à ce récit une plus grande adhésion de la part du lecteur.
Un livre écrit par une spécialiste de la parole. Une palabre pour parler que de soi. De ses peurs. De sa maladie. D'en parler d'une façon à faire comprendre aux autres de quoi elle parle. Quand on lit ce texte, on entend un monologue de donneuse de leçon de vie. Cette personne devrait rencontrer de vrais malades comme les milliers de personnes luttant contre la retinite et perdant réellement la vue en y assistant. Un livre de bobo qui sera invitée par d'autres sur la tv et les radios qui ne laisseront toujours pas parler les malades ne faisant pas partie de leurs groupes.
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