La mort de la mort, Comment la technomédecine va bouleverser l’humanité
De
Laurent Alexandre
Editions JC Lattès
Recommandation
Une grosse claque tant l’auteur arrive à nous faire accepter l’imminence et l’irréversibilité de transformations majeures : nos enfants verront peut-être les premières expérimentations d’humains hybrides, et leurs enfants seront peut-être des cyborgs !
Notre recommandation
5/5
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Lu
par Culture-Tops
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Thème
La mort de la mort est un essai documentaire sur la révolution biotechnologique qui est en passe de bouleverser l’humanité. Laurent Alexandre explique comment la convergence de ce qu’il est convenu d’appeler maintenant les « NBIC » (pour Nanotechnologies, Biologie, Informatique et sciences Cognitives) va profondément transformer la médecine dans un futur relativement proche, mais surtout notre rapport à la mort, donc à la vie. Ces nouvelles « biotechnologies », séquençage de l’ADN, thérapies géniques, nanotechnologies réparatrices, intelligence artificielle, vont en effet permettre selon lui, dès le XXIè siècle, de doubler l’espérance de vie, voire d’atteindre l’immortalité au siècle suivant, d’où le titre de son livre. Laurent Alexandre donne des pistes de réflexion pour nous préparer au mieux à ces changements profonds, non sans égratigner au passage la passivité de la classe politique qui apparaît comme complètement déconnectée des enjeux éthiques et économiques des trente prochaines années.
Points forts
La mise à portée du grand public des avancées scientifiques en cours et des débats qu’elles vont soulever.
L’éveil du lecteur à cette révolution majeure et silencieuse : Laurent Alexandre nous fait prendre conscience que ce bouleversement biotechnologique est d’ores et déjà en marche, et que plus rien ne pourra l’arrêter; mieux vaut s’y préparer et commencer à réfléchir à la manière de l’accompagner pour ne pas la subir.
Le livre est truffé de références culturelles, notamment aux livres et films de science-fiction, qui allègent la lecture parfois un peu ardue lorsqu’elle porte sur des aspects biologiques.
La présentation du courant transhumaniste, dont l’importance et la vitalité sont assez étonnantes.
« Mieux comprendre la mort »... le sous-chapitre qui fait voir la chose sous un autre angle : on ne meurt pas parce qu’on est malade. On meurt parce que c’est la fin logique de la vie, la maladie n’étant qu’une modalité ou un résultat, ce que Laurent Alexandre appelle le « suicide cellulaire ».
Quelques réserves
Le chapitre sur l’évolution est un peu long et technique.
On a parfois du mal à savoir si l’auteur est « bioconservateur » ou pro-transhumanisme : Laurent Alexandre se veut optimiste, mais passe son temps à énumérer tous les dangers qui nous guettent dès lors que nous auront basculé dans la « post-humanité ».
Encore un mot...
Un livre à la fois passionnant et effrayant: on oscille entre l’enthousiasme de vivre prochainement toutes ces découvertes et avancées, et le refus de les voir porter atteinte à notre humanité. Et on se pose la question à titre individuel : vivre assez longtemps pour voir toutes ces innovations formidables, ou mourir avant pour ne pas assister à la décadence de l’humanité ? C’est encore plus vertigineux quand on pense à nos enfants.
On peut ne pas être d'accord avec l'auteur et trouver ses anticipations hasardeuses, il n'empêche que ce livre secoue le lecteur.
Les enfants de nos enfants seront-ils des cyborgs ?
Une phrase
Laurent Alexandre annonce la couleur dès la page 20 : « le journaliste scientifique Hervé Kempf a une expression saisissante pour décrire ce tourbillon : par analogie avec le Paléolithique et le Néolithique, il parle de notre entrée de le Biolitihique. Car c’est bel et bien une nouvelle ère pour l’Humanité qui commence, aussi comparable dans ses bouleversements que celles qui ont suivi l’invention et la maîtrise du feu ».
L'auteur
Pour essayer de comprendre la portée et les enjeux de la manipulation du génome d'embryons humains par des scientifiques chinois en avril 2015, je me suis penché sur un livre de Laurent Alexandre, publié en 2011, à découvrir absolument.
Laurent Alexandre est chirurgien de formation. Il est également diplômé de l’IEP, HEC et de l’ENA. Un parcours qui le conduira à devenir un véritable homme d’affaires dans le milieu de la santé : créateur de plusieurs sociétés, il est également le co-fondateur du site Doctissimo. Laurent Alexandre est un expert des questions liées aux biotechnologies et au mouvement transhumaniste, ce qui lui vaut d’être interrogé régulièrement par les médias, et d’être chroniqueur au Huffigton Post ainsi qu’au journal Le Monde. Il est également l’auteur de plusieurs livres, dont Google Démocratie ou encore La défaite du cancer.
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Discutable, peut-être, mais plus que jamais d'actualité.
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