La liberté du commandement
288 pages - 19 €
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Thème
Sans hauteur apparente, la mer, territoire immense et vide, est fertile à la réflexion. Le bon commandant survit à l’épreuve, fait équipe et rejoint la terre à bon port. Dans la production managériale de l’année, voilà un livre qui émerge dans l’uniforme bleu et or d’amiral pour raconter l’esprit d’équipage. L’auteur, écrivain de marine doué pour les mots, a aussi œuvré à transformer l’école de guerre, à la croisée des différents milieux, terrestre, marin, aérien, interarmées et civil. Il prend fermement la barre d’un dilemne classique dans le métier : commander et/ou manager.
A la lecture de l’ouvrage, j’aurais osé l’infinitif : la liberté de commander. Mais chacun voit le commandement à sa porte ; c’est ce qui fait le charme de cet art impossible. Au fil de son plaidoyer articulé sur la combinaison des mots clés d’un métier qu’il vient de quitter, Loïc Finaz livre un credo éclairé et dense sur ce qui unit les soldats de toutes espèces ; cette attente du commandement, cette richesse en partage qui rend l’homme libre dans l’action et l’obéissance.
Points forts
La mission de marin a un avantage concurrentiel : l’aisance dans la plupart des parties du globe. L’expérience des jours de tempête, l’habitude des ambassades et le devoir de composer avec ses seules forces impliquent de trouver l’équilibre entre des impératifs contradictoires. Sinon, gare au roulis et au tangage, voire pire, même en temps de paix.
Après une introduction sur les vertus respectives et communes du commandement, du management, de la stratégie et de l’esprit d’équipage, c’est de cette combinaison multiple que l’auteur vante les mérites : autonomie et solidarité, fonctions et responsabilités, hiérarchie et participation,(…), parole et temps, traditions et culture. Presque une intégrale pour tout chef au contact des hommes et femmes d’aujourd’hui. Sans oublier la vocation, la performance, l’évaluation, l’indépendance d’esprit pour déboucher inévitablement sur l’esprit d’entreprise, le second marché de l’auteur.
Quelques réserves
Ce type de livre est l’image du parcours de son auteur : une belle culture, une emphase poétique, un catalogue raisonné et dynamique de formules brillantes qu’il faut parfois suivre. Mais un vrai regard sur la manière de rouler, à l’assaut de la pente, ce rocher de Sisyphe qu’est le ménagement des hommes et des circonstances.
Encore un mot...
Relier, nouer, réunir. Comme le marin dans l’apprentissage toujours recommencé de l’école des nœuds avant de s’écarter du quai, prendre le cap, hisser la toile, faire face à tous les possibles. Réconcilier l’eau, le ciel et les abysses ; la nuit et le jour ; le calme plat et la bourrasque ; le soleil et la pluie ; le tonnerre et le silence ; et tout le reste. Une nouvelle fois, c’est souvent au livre qu’il revient de mettre des mots sur ce qui ne trouve de sens et de solutions qu’à faire parler les hommes au moment de leur confier la barre.
Une phrase
La nuit, les marins se révèlent dans les confidences que l’obscurité suscite.
J’ai juré de ne plus me faire surprendre.
Sans bienveillance, un chef détruira tout.
Quel réflexe étrange de recruter un patron ailleurs !
Notre quête est la maîtrise du temps gagné.
Tout est sens, symbole et correspondances.
L'auteur
Le vice-amiral Loïc Finaz vient de rejoindre, après un commandement remarqué à l’École de guerre, la 2ème section, celle qui ne navigue plus en service. Ancien de l’École navale, du Naval War College et d’un Executive MBA à HEC, écrivain de marine, poète, il a déjà publié cinq livres. La liberté du commandement est son 6ème ouvrage. Est également paru aux Editions Les Equateurs littérature (2014), son ouvrage évoquant le grand fleuve de Sibérie se jetant dans l'Arctique : Que seule demeure la poésie du Lenissei.
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