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Thème
"L'oeuvre miroir de vie, la vie miroir de l'oeuvre" pourrait être la devise de ce texte tissé à quatre mains, dont nous ignorons qui tend la chaîne et qui passe la trame.
Au fond, cela n'a pas d'importance.
Ce qui jaillit de cette lecture, c'est le plaisir du partage et du prolongement de la lecture, de saisir toutes les ramures possibles au travers d'autres lecteurs d'une même oeuvre, "À la recherche du temps perdu" en l'occurrence, avec les enjeux hétéroclites et contradictoires, qui au-delà des décodages personnels et des optiques singulières, démultiplient le miroir "égoïste" que chacun, isolé dans sa lecture, se fait d'un texte.
Ce livre ouvre la voix pour une lecture "à l'oeil de mouche", comme on dirait "à la loupe".
Points forts
1 Au-delà du prétexte qu'est ici le texte de Proust, nous avons une démonstration multiforme de ce que peut générer une oeuvre dont la générosité n'arrête pas de faire fruit.
2 L'écriture à quatre mains, pour peu évidente qu'elle paraisse, est un facteur supplémentaire de croisement des lectures et des textes, qui se répondent et s'engendrent, à l'image des ronds dans l'eau.
3 Deux auteurs, mais combien d'invités improvisés qui font de ce livre une oeuvre hospitalière, comme un carnet de rendez-vous dont les destinataires seraient priés de se rendre sur les lieux de la "Recherche", un peu partout en fait, où la lecture est oeuvre de vie.
Quelques réserves
J'ai beau chercher...
Encore un mot...
"À la lecture" est une invite aux affamés de lectures partagées, comme on dit "à la soupe" à une troupe joyeuse et friande de mets revigorants, comme on crie "à la baille" à la pétulance d'une jeunesse, celle du corps comme celle de l'esprit, qui se réjouit d'une eau fraîche et vivifiante.
Mais c'est aussi un labyrinthe, un jeu de piste, un meuble à tiroirs secrets où chacun des deux auteurs livre des parcelles de vie, des moments choisis où la rencontre entre la littérature et la vie s'oublie dans la vie même, où les pas de chacun impriment la page de ces reflets de soi qui ont rendus l'écriture une action nécessaire, l'action une écriture de soi.
Ainsi "l'histoire même du livre[...] tient dans cette faille , cette petite béance entre ce que l'on vit et la conscience qu'on en acquiert."
L'auteur
Véronique Aubouy cinéaste, photographe, tourne depuis 1993 une lecture intégrale de "À la recherche du temps perdu", de Marcel Proust, à laquelle elle convie un lecteur différent toutes les deux pages.
Mathieu Riboulet, romancier, poursuit depuis une vingtaine d'années une oeuvre romanesque dont l'ouvrage le plus récemment paru et le plus achevé, tant par le style que sur le fond, "Les Oeuvres de miséricorde" (éditions Verdier), a reçu le prix Décembre en 2012.
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