La finance autoritaire. Vers la fin du néolibéralisme
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Thème
Les auteurs soulèvent la thèse selon laquelle le monde d’après-covid ne sera plus régi par un libéralisme néo-keynésien fondé sur une finance bancaire régulée, mais par un « libertarianisme autoritaire » dominé sur la « finance de l’ombre » (ou shadow banking). Ils soutiennent que le Brexit a été moins provoqué par un rejet de « l’asphyxie bruxelloise » par le peuple anglais, que par l’activisme d’un mouvement pro-leave fomenté par les investisseurs de la finance de l’ombre (hedge funds, capital-investisseurs, gestionnaires d’actifs, traders quantitatifs…), opposés à la « sur réglementation » européenne des marchés financiers.
Ces fonds ont soutenu de puissants think tanks, lobbies et influenceurs d’opinion (comme Atlas Network et Cambridge Analytica). Leur ambition serait de transformer le Royaume Uni en « place offshore globale » ou « Singapour-on-Tamise », ouverte sur le Commonwealth, les États-Unis et l’Asie-Pacifique. Ils rejettent le keynésianisme et le consensus de Washington. Ils se réclament d’un « capitalisme tardif » théorisé en 2014 par Bellringer et Michie, qui ont radicalisé les pensées de Friedrich Hayek et de Milton Friedman. Ils prônent des gouvernances, oligarchique de l’Etat et actionnariale de l’entreprise. Ils soutiennent une « privatisation de la nature », estimant qu’un marché socialement responsable est plus à même que l’Etat de protéger l’environnement.
Points forts
Les auteurs développent un raisonnement à la fois rigoureux et documenté pour défendre leur thèse.
Quelques réserves
Ils considèrent – sans vraiment convaincre - que cette nouvelle forme de capitalisme – observée dans un nombre croissant de pays sur tous les continents – ne peut longtemps s’imposer en raison de son caractère conflictuel et rétrograde.
Encore un mot...
Un des premiers ouvrages sur cet avatar tardif mais vivace du néolibéralisme.
Une phrase
" Ce livre replace le Brexit dans l’espace des luttes internes au secteur financier et dans l’histoire des régimes politiques d’accumulation de ces quarante dernières années".
L'auteur
Marlène Benquet est sociologue, chargée de recherches au CNRS, auteur et contributeur de plusieurs ouvrages relatifs à la grande distribution (la Découverte, 2015) ; Théo Bourgeron est également sociologue. Tous deux sont enseignants-chercheurs dans les Universités de Nanterre et d’Edimbourg.
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