J'irai voir les étoiles
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Thème
Du 27 octobre 2010 au 7 mars 2013, Guillaume se bat contre sa leucémie. Sa mort décide donc son père à témoigner d'un combat sans répit, assumé en famille, en couple. Comme le précise (pour une fois fort justement) le résumé du livre, ce récit décrit la vie d'une famille percutée par la maladie, ses peines, ses doutes, ses espoirs... Mais ce livre n'est pas que cela. Il offre à découvrir le regard d'un père sur une personnalité qui se révèle dans son "extraordinaire" lucidité et sa bienveillance, mais aussi une vie qui s'enfuit et dont il nous propose - face à l'absurdité d'une mort à 24 ans - de découvrir le sens.
Points forts
1- Ce livre ne s'en prend à personne, ne règle aucun compte ou n'expie aucune frustration. Il témoigne, parfois avec des mots forts, surtout avec retenue, du regard d'un père, du combat d'un couple pour maintenir, par tous les moyens (essais thérapeutiques, médecines alternatives, optimisme militant, échappées joyeuses ...), leur fils dans la vie.
2 - Celles et ceux qui ont croisé, vécu ou partagé ces combats parfois perdus, parfois victorieux, trouveront traduits les doutes et les attentes que font naitre les maladies graves. Cette sinusoïde de l'angoisse et de l'espoir s'inscrit dans la vie quotidienne, dans la fratrie, dans les murs de l'hôpital et ses équipes médicales, s'exprime dans les instantanées de la vie de Guillaume que son père décrit avec précision et tendresse.
3 - Aider son fils gravement malade demande de l'énergie, de l'imagination, un peu de folie aussi. Il n'est pas vraiment question dans ces pages de souffrance, même si elle suinte finement des lignes. Il y est question de moments de joie et de partage, de foi, d'amitié, de soutiens. Le caractère chronologique et méticuleux du récit porte témoignage de chemins de ressourcement ou de résilience.
4 - Un récit d'une grande sensibilité. Guillaume se révèle dans la mort qui approche, optimiste, courageux, bienveillant, chef de guerre (respecté !) de jeux vidéos en ligne, ami de Hind, confidente découverte au lendemain de sa mort.
Quelques réserves
1 - Ce livre résonne comme une catharsis. Comment en blâmer son auteur ? Nous sommes les témoins voyeurs d'un événement qui glace d’angoisse- il est l'artisan d'un récit qui sublime l'être cher.
2 - Agaçante au premier quart du récit, (du moins, à mon sens), la litanie des mots "amour", "extraordinaire", "d'exception", "rassurant", "merveilleux", « courageux »... éloge des qualités de Guillaume, forme une trame parfois lourdement répétitive. Mais il est de ces points faibles que je vous encourage à surmonter pour aller au bout de l'histoire, même si nous en connaissons la fin.
Encore un mot...
Justement, j'ai failli ne pas aller au bout du livre. Cela aurait été un manque de respect pour le père comme pour le fils. Oui, il m'a fallu surmonter (au début), l'avalanche des preuves d'amour. Mais ce récit sonne juste ! Il faut reconnaitre à son auteur d'avoir eu le courage de l'écrire sans rien omettre des choses vécues, petites ou grandes, drôles ou tristes. A celles et ceux qui pourraient traverser ou côtoyer ces épreuves, il délivre un témoignage simple et enrichissant par son caractère exhaustif.
Une phrase
« Papa, ça fait comment quand ça finit ? J’irais voir les étoiles ? »… Je suis au pied du mur ; je lui dis qu’on ne se rend compte de rien… Puis Guillaume passe à autre chose. Il chante avec moi une de ces petites chansons trafiquées par nos soins… La vie est toujours belle »…
L'auteur
Ce pourrait être n'importe quel père aimant, meurtri par le décès prématuré d'un enfant. Lui, il s'appelle Philippe Lefrançois. Cadre dirigeant dans une grande compagnie d'assurance, il a décidé de démissionner de ses fonctions pour accompagner son fils dans son combat contre une leucémie aiguë. Il prend la plume, pour la première fois -(pour la dernière ?) - pour ce livre - récit et témoignage authentique des deux dernières années de vie de Guillaume.
Ils viennent de sortir
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