Je ne pense plus voyager
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Thème
De Charles de Foucauld, on sait déjà tout : sa jeunesse dorée et malheureuse, ses frasques d’officier de cavalerie en garnison et ses coups d’éclats au combat, ses amours inconstantes, ses amitiés éclectiques, ses voyages en Orient et au désert, sa figure de croisé en terre d’Islam, sa quête obsédée d’un sens, d’une mission, d’une vocation. Quelque part et toujours ailleurs.
De nouveaux éléments sur les circonstances de sa mort et le procès de Madani, son assassin présumé, donnent l’occasion à François Sureau de revenir à Tamanrasset sur les pas de celui qui ne recevait plus de visites. Pour sa dernière journée de vie terrestre.
Jusqu’au moment ultime où Foucauld, jeté à terre par ses assassins, connaît les derniers soubresauts du dépouillement, du don, de l’abandon et de la solitude et aperçoit, à l’horizon d’une mort qu’il veillait, la lueur de tout ce pour quoi il avait prié.
Points forts
Dans ce qui reste encore un mystère, aujourd’hui une affaire classée, l’auteur, retourné à Notre-Dame des Neiges pour écrire, part des faits pour tisser un portrait patient et brûlant de cet être paradoxal, incompris par son Eglise et son époque, apôtre du silence, du dépouillement, du don de soi à la lisière d’un désert perdu où il n’y a personne à convertir.
Passées les premières lignes du livre où le lecteur cherche la trace, François Sureau nous guide sur le chemin d‘un être amoureux d’absolu. Chaque étape de sa vie le fait mourir et renaître à la suivante. Les pages finales, superbes, nous hissent à l’ermitage de Tamanrasset et interrogent notre regard : et toi, quel est ton absolu ? quel vœu as-tu prononcé ? quel témoignage livre-tu de ta vie ? quel chemin ton esprit et ton âme empruntent-ils pour aller à ton essentiel ?
Quelques réserves
Même en refermant le livre, je n’ai pas su répondre à toutes les questions posées plus haut ; je compte sur François Sureau et d’autres livres pour progresser…
Encore un mot...
La dernière lettre de Charles de Foucauld -« Je ne pense plus voyager »- pressent le terme d’une vie rêvée, errante, fixée depuis plusieurs années dans un pauvre fortin caillouteux, réduite à une présence étrangère, un témoignage vain, « un service inutile ». Une vie comme un testament : après le Christ, essayer de vivre en chrétien.
Une phrase
« Je n’aimerai jamais assez » (amabo nunquam satis).
L'auteur
Enarque, maître des requêtes au Conseil d’Etat, François Sureau est aujourd’hui avocat. Il est devenu, au fil d’une œuvre à la fois classique et inclassable, un grand commis de la littérature. Sa langue s’essaie à traduire la noblesse des sentiments et à fouiller tous les recoins cachés de l’âme.
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