France, démocratie défaillante. Il est temps de s’inspirer de la Suisse.
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Thème
Les élites françaises, dont on nous rebat les oreilles, ne sont que de bons élèves. Telle est, nous dit Garçon, notre fameuse méritocratie : des lauréats de concours imbéciles, réputés « difficiles », d’où sont proscrits créativité, imagination, originalité. Dotée de pouvoirs illimités, cette méritocratie platement scolaire a conduit la France dans le mur : déficits publics, chômage endémique, tests PISA, etc.
À notre frontière, les Suisses nous montrent un autre chemin, celui où, par les droits référendaires, les citoyens ne sont plus des sujets de l’Etat, mais les gardiens de la loi. Tous les trois mois, les électeurs retouchent leurs constitutions, fédérale ou cantonale. Qui dit mieux ?
Points forts
En ces temps de Covid, on a beaucoup vu et entendu les épidémiologistes. Garçon, lui, réhabilite le chirurgien, le chirurgien major, celui qui, sur les champs de bataille, patauge dans le sang, ampute à froid, faute d’anesthésiques. Sous sa plume périssent les pitres glorieux, tous sortis du même moule (trois écoles microscopiques sans le moindre prestige scientifique - X, ENA, HEC) qui, leur vie durant et sabre au clair, ont impunément empilé les sorties de route.
Garçon est aussi un cumulard : une fois posé son bistouri, le voilà fossoyeur. Il creuse la fosse commune de ces inutiles qui, ignorant leurs fiascos, se sont « goinfrés sur la bête » - lire les citoyens. Pis ! Non contents de se goinfrer, ils ont saccagé le magasin, pillé l’entrepôt, condamné les personnels au chômage.
C’est alors que la Suisse entre en scène. L’auteur montre que, de l’autre côté du Jura, un peuple a mis au point des outils politiques qui, depuis plus de 150 ans, confèrent une grande liberté aux élites politiques et économiques, tout en les contrôlant de près. Historien, Garçon se revendique pillard : toute idée, si elle est bonne, si elle a démontré son efficacité économique, politique, fiscale, ou autre, doit être adoptée, notamment par les peuples survivant dans un environnement dégradé. Le bien commun et non l’exercice narcissique du pouvoir doit être notre boussole pour réformer la France avant que le pays n’explose.
Quelques réserves
L’essai est trop court. 413 pages ? On en redemande !
Encore un mot...
Une démonstration impitoyable, argumentée et sourcée (600 notes de bas de page).
Une phrase
« Obnubilés par la méritocratie scolaire, ce à quoi, selon eux, se résume l’excellence, les médias ont leur part de responsabilité dans la vision déformée de la France qu’ils offrent à leurs publics. Surtout, ils montrent que le bien commun n’est pas leur souci. Tous portraiturent les mêmes « vainqueurs », les porteurs des mêmes diplômes, quand la richesse du pays se fait largement sans le concours de ces premiers de classe. Manifestement, pour ces médias, les Français ne sont pas porteurs de la même dignité ».
L'auteur
François Garçon est l’un des chroniqueurs de Culture Tops ; Suisse par son père et Français par sa mère, docteur en histoire, il a enseigné l’histoire du cinéma à la Sorbonne après avoir travaillé vingt ans dans le secteur privé. Spécialiste de la Suisse et de ses institutions, il a déjà publié Le Modèle suisse (Perrin, 2008) et Le Génie des Suisses (Tallandier, 2018). Il est actuellement président de Démocratie directe pour la France et vice-président de la chambre de commerce suisse en France.
Il a donné plusieurs chroniques sur Culture Tops que l’on peut trouver sur le site en tapant son nom dans “rechercher”.
Cette chronique est publiée sous la signature collective “le Comité Editorial” afin de garantir l'impartialité de la description et de l'appréciation de l'ouvrage. Le Comité Editorial en charge de ces chroniques spécifiques est composé de Charles-Edouard Aubry, Marie de Benoist, Bertrand Devevey, Anne Jouffroy, Hélène Renard, Jean Ruhlmann, Rodolphe de Saint Hilaire.
Commentaires
Quelle fougue dans cette critique où mots, adjectifs et verbes éclatent comme autant de pétards que l'on n'attendait pas. Bravo aux audacieux qui ont livré ce qu'ils ressentaient sans souci de plaire ou de déplaire. Les futurs lecteurs vont s'en délecter car, tout en savourant la critique, nous brûlons déjà du désir de découvrir l'oeuvre de François Garçon. Epatant !
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