Faut qu’on parle ! Le monde a changé
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Thème
Une mère de la génération post-68 (X) et sa fille trentenaire, de la génération Y, instaurent un dialogue sur les bouleversements que connait actuellement notre monde et abordent des thèmes tels que la consommation, le travail, le numérique, l’écologie et la démocratie. Malgré les différences de vue générationnelles, un instructif débat s’établit sur les multiples enjeux que nous allons devoir affronter et, en définitive, des pistes convergentes émergent pour imaginer un monde nouveau.
Points forts
- Le lecteur est amené à une profonde réflexion sur notre société en faillite. Il prend conscience, si ce n’est déjà fait, que nous sommes confrontés à d’importantes mutations et que nous devons construire le futur autrement.
- Ce livre optimiste est une bouffée d’air pur dans un univers actuellement très anxiogène: nous avons des défis à relever et nous pouvons y arriver collectivement par la réflexion, l’échange et en inventant de nouvelles solutions, en pensant de nouveaux systèmes susceptibles de nous conduire à une économie plus humaine.
- La discussion est profonde et sans tabous.
- Les conceptions des deux parties sont claires et très argumentées, avec des cas concrets. L’échange est productif et complémentaire, les visions s’éclairent l’une l’autre. Un exemple : Clara se rend à l’évidence que sa façon de consommer, qu’elle pensait responsable pour aider la croissance, n’est plus un modèle. Bérénice lui démontre que la surconsommation créé de nouvelles pauvretés et que nous devons nous comporter différemment.
- Clara Gaymard évite le piège de la mère-copine et Bérénice n’apparait pas comme une rebelle. Il n’y a pas de rivalité mère-fille dont on nous rebat trop souvent les oreilles.
- Il y a, en fin de compte, peu de réel dissentiment entre elles si ce n’est sur la théorie du genre qui reste sensible pour les deux parties.
- Il est agréable qu’un livre aussi frappant de vérité soit coécrit par deux femmes, qui plus est d’un âge différent, sans qu’elles tombent dans le féminisme. Elles démontrent toutefois que la féminisation du monde est en marche mais que le véritable combat est celui de la mixité.
Quelques réserves
J’aurais aimé voir abordé le thème de notre enseignement qui me semble, comme à beaucoup, totalement inadapté à l’heure actuelle; question fondamentale quant à l’évolution de notre société. Peut-être dans un tome II ?
Encore un mot...
Soumis à de multiples et rapides révolutions, particulièrement dans le numérique, le travail et l’écologie, le monde ne va pas bien et il est effectivement d’une absolue nécessité que notre société évolue. Mais comment ?
L’originalité de ce livre est d’aborder de nombreux sujets, que les experts s’évertuent à analyser pour établir des constats alarmants sans vraiment proposer de solutions pragmatiques, et de nous ouvrir un champ des possibles en confrontant les expériences passées à des idées de rupture pour construire ce nouvel univers.
Si pour Clara, les évolutions sont à la fois fascinantes mais terrifiantes, pour Bérénice, il ne fait pas de doute que le XXIe siècle devra être totalement novateur. Il sera le siècle du passage de la verticalité à l’horizontalité et du partage. Dans le monde du travail, il faudrait transformer les organisations hiérarchisées et pyramidales trop sclérosantes et désormais inadaptées, nous préparer à la disparition des carrières linéaires, développer la polyvalence et favoriser l’alternance entre école et vie active. Il n’est plus opportun de diaboliser le numérique qui sera de plus en plus générateur d’emplois. Le changement passera aussi par la responsabilisation du consommateurqui devra privilégier les circuits d’achat courts contre la grande distribution et par la prise de conscience que posséder n’a plus d’intérêt. C’est l’accès qui compte.
En clair, peu de chance de passer à côté de « l’uberisation » de notre société.
Cet ouvrage est extrêmement stimulant car, dans les problématiques qu’il soulève, il ouvre des perspectives encourageantes. Nous devons miser sur la coopération pour relever les défis. Nous devons refonder les valeurs du contrat social en mettant en place des pratiques respectueuses de l’humain et de l’environnement. L’élan des jeunes est puissant et si cette nouvelle génération fustige la totale déconnexion des élites, elle souhaite être néanmoins portée par un idéal collectif. A nos instances dirigeantes de les écouter et de les accompagner.
Un livre à mettre sur la table de chevet de tous les candidats aux prochaines échéances électorales. Puissent-ils s’en inspirer pour leur programme de campagne !
Une phrase
Un passage sur l’écologie:
Selon Bérénice, « L’humanité n’a pas envie de disparaître, et elle sait se montrer créative et intelligente quand les temps l’exigent. Le mensonge industriel est en fin de vie. On sait désormais de source sûre que l’agriculture biologique et l’agroécologie sont non seulement capables de nourrir toute la planète, mais sont aussi la seule solution efficace pour restaurer les sols désertifiés ou appauvris par l’agriculture intensive. Mais cela va prendre du temps, demander du courage politique et des efforts collectifs, et c’est à nos deux générations de travailler ensemble à ce changement de paradigme, car il ne se fera pas tout seul ». page 128
L'auteur
Clara Gaymard, diplômée de l’ENA, a exercé de nombreuses fonctions au sein de l’Etat français puis a dirigé General Electric France. Elle est co-fondatrice du fonds de dotation RAISE qui soutient de jeunes entreprises de croissance. Elle est également connue comme étant la fille du Professeur Lejeune, célèbre généticien, et l’épouse de l’homme politique Hervé Gaymard avec qui elle a eu neuf enfants.
Bérénice Bringsted est la deuxième fille de Clara Gaymard. Elle est diplômée de Lettres et de Management et partage sa vie entre Paris et Copenhague.
Commentaires
Bonjour,
Très choquée par l'expression "tomber dans le féminisme".
En quoi le féminisme serait-il une chute, SVP?
Cordialement,
Anne
Bonjour Anne,
Merci de votre commentaire.
Il ne s'agit pas de prendre cette expression au sens littéral. La suite de la phrase explique d'ailleurs ce que Valérie de Menou veut dire par là.
Cordialement
Très cynique ...deux ultras privilégiées totalement hors de la réalité du monde. La seule qu’elle rejoint est celle d’une classe sociale qui a l’orgueil de se dire que si elle en est là aujourd’hui, c’est parce qu’elle a le mérite de se lever le matin, et parfois aller travailler.
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