Effacer les dettes publiques - c’est possible et c’est nécessaire

La thèse «contre intuitive» d’un expert sur un sujet qui interroge les économistes : un appel à une révolution de la pensée !
De
Hubert Rodarie
MA Editions -
157 pages - 19.90 €
Notre recommandation
4/5

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Thème

Si vous êtes un lecteur intellectuellement curieux, sensible aux questions économiques et financières et volontiers ouvert à intégrer les disruptions de toutes natures qui traversent  notre planète, le nouvel essai de Hubert Rodarie  va vous combler, même s’il est probable que vous ne sortiez pas indemne... de vos  certitudes ! La thèse qu’il soutient en effet vise à proposer une réforme radicale  tant monétaire que des échanges internationaux commerciaux et  financiers.Vaste programme ! 

Tant de pages  et de rapports plus ou moins scientifiques ayant déjà  été noircies sur ce thème  dont l’actualité pandémique n’est plus à démontrer.  Mais les propositions  de l’auteur qui s’appuient sur un diagnostic sans appel de l’impasse dans laquelle s’est progressivement enfermée l'économie mondiale depuis les accords de Bretton Woods, générant (structurellement ?) de plus en plus de dettes et de moins en moins de  croissance, relèvent plus de l’électrochoc que du « consensus mou» (qui hélas est souvent préféré au débat scientifique de fond), électrochoc, non pas tant parce que ces propositions émanent d’un des plus grands professionnels de l’investissement dont l'expertise, l'expérience  et la rigueur scientifique sont unanimement reconnues par ses pairs, mais  surtout parce qu’elles touchent à un tabou  économique quasi philosophique :  «les  dettes publiques», en  remettant en cause leur nature même et leur finalité.

Points forts

 Une véritable invitation à une révolution de la pensée : Car, pour suivre Hubert Rodarie dans  sa démonstration, il vous  faudra quitter les rives paisibles de l’ordre établi du système  international monétaire et financier  qui constitue  pourtant « les fondations  du  système économique » et de l'orthodoxie monétaire, et vous extraire des amalgames politico-médiatiques, des déclarations dogmatiques  «melanchonistes  ou  frontistes», pour entamer une  véritable  révolution de la pensée :  Concevoir que les dettes publiques ne sont pas de même nature que les dettes privées,  qu’elles  résultent de « simples » conventions et qu’elles sont  devenues essentiellement « fiduciaires ». L’auteur en conclut qu‘elles peuvent , être ( en partie ) effacées , sous  réserve de réformes de fond du système monétaire et des  échanges internationaux commerciaux  et  financiers , sans dommages majeurs  pour la stabilité  financière.  Le constat  général reste que le système actuel est  totalement bloqué : malgré toutes les initiatives  « non conventionnelles « QE » ,les  supervisions  et réglementations de toutes natures, les aberrations prétendues temporaires qui deviennent  définitivement incontournables, comme les taux d’intérêts négatifs ou la condamnation “à perpétuité du prêteur en dernier ressort” etc ,  c‘est l’incertitude qui  reste la  seule  constante, avec une  conviction « les  dettes publiques ne pourront  et ne seront jamais  remboursées…. Le système ne marche plus, ses modèles non plus. Les  acteurs financiers sont confrontés à une incapacité de calcul économique et des modèles de risques.Il  faut donc comme le font les scientifiques en pareilles circonstances, reprendre la recherche à la base, sur les fondamentaux, et les repenser.

Un nouveau souffle à envisager : Pourtant cette  décision d’effacement  des dettes publiques (partiel et concerté) serait le préalable pour « redonner une nouvelle vigueur et un nouveau souffle aux actions, sans attendre une nouvelle crise : force est de constater en effet que si depuis 2008 les politiques monétaires appliquées n’ont  en rien résolu tous les problèmes qu’elles visaient , alors on peut craindre  que rien ne changera  dans l’avenir,  « Toutes choses égales par ailleurs » . « Les  décisions  des autorités monétaires ont été  jugées essentielles pour l'économie  voire en Europe pour l’avenir  même de l’Union … »  Aussi  sortir de ce  « sentiment  d’évidence  »  qui  veut qu’un ordre établi soit inchangeable  demande un sursaut intellectuel peu commun. Dire que la terre  est  plate  relève aussi  d’un  sentiment d’évidence » !

 Aussi  c’est tout le mérite de l’auteur de proposer un plan d’action cohérent et ambitieux pour «remettre le dispositif économique et monétaire en place permettant une  croissance  durable en dépassant le  seul plan monétaire par le rééquilibrage mondial de la consommation et de la production de biens et de services aisément  reproductibles et de leurs valeurs ajoutées… »

Quelques réserves

 Les conditions préalables à réunir pour obtenir un consensus mondial  sont peu  développées et ouvrent le champ pour un nouvel ouvrage.

Encore un mot...

Un ouvrage  indispensable pour  extraire sa  réflexion  du «  sentiment  d’évidence » qui  émane trop de tout ordre établi.

Un grand exercice pédagogique pour mieux comprendre l’enjeu , les risques et les voies  théoriques  de «  salut »  sur l ‘angoissant sujet des  dettes publiques.

Pour tous publics,  étudiants,  enseignants et chercheurs.

Une phrase

Si la confiance  que les citoyens occidentaux ont dans leurs monnaies (fiduciaires entre autres) est le rempart du monde occidental, ce qui « relève  du passé  est dépassé »… notre survie passe peut-être par notre capacité à « déconfiner » la pensée monétaire et  brûler les  dettes publiques !  

L'auteur

Hubert Rodarie est un professionnel reconnu de l’investissement et l’ancien dirigeant d’un important groupe d’assurances. Il est président de l’Association française des Investisseurs Institutionnels AF2I et le fondateur du réseau Chronos. Il a publié chez Salvator deux ouvrages : Dettes  et monnaies  de singe (2012) et La pente despotique de l’économie mondiale (2015). Il a été lauréat du Prix Turgot en 2015.

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