Infos & réservation
Thème
Les chroniques regroupées ici, faites au jour le jour, dans l’instant des événements politiques, commencent avec l’élection présidentielle de mai 1981, et vont jusqu’en 2014. S'y ajoutent des inserts emblématiques sur de Gaulle, « contre qui » s’est construit François Mitterrand; et sur Georges Pompidou (un méconnu éblouissant), à l’occasion de la sortie, en 1994, de sa biographie, par Eric Roussel.
Points forts
- Tout d’abord c’est une succession de rappels utiles, et précis car écrits dans le feu de l’action. Ainsi, qui se souvient que dans les deux premières années du premier septennat de François Mitterrand le chômage était passé de 2 à 3 millions ? Qui se souvient des arrangements de Jacques Chirac avec la gauche pour couper l’herbe sous le pied de Jacques Chaban-Delmas? Etc....
- Jean d'Ormesson met remarquablement en perspective le clivage politique gauche-droite depuis deux siècles, dont la source semblerait être « le goût des français à la fois pour un consensus social fort et pour la revendication d’une liberté individuelle toute aussi puissante! »
- Sa vision de l’avenir, fondée sur une explosion de ces critères droite-gauche, notamment du fait de l’Europe qui va en « révéler le cadre périmé ».
- Jean d’Ormesson aime les hommes politiques, même ceux qu’il combat; mais n’est jamais dupe de leurs manœuvres, de leurs promesses et du moteur qu’est leur ambition:
Il porte à François Mitterrand (la tentation de la grandeur) qu’il a tant combattu, un certain attachement, à la fin de sa vie, sans doute attestée par cette invitation personnelle que lui fit le Président socialiste à la veille de sa passation de pouvoir.
Chirac et Juppé lui sont plus « étrangers » ou lui semblent moins intéressants, sans doute parce que « fabriqués » de la même façon par l’ENA, donc intelligemment opportunistes.
Quant à Sarkozy, Jean d'Ormesson lui pardonne presque tout, comme on pardonne les excès de langage à un champion en dehors des stades.
Il dit, enfin, de François Hollande qu'il est « intelligent et habile, et ne cesse d’illustrer ce règne de la parole ».
Quelques réserves
- La mise en lumière d’écrits « de l’époque » peut s’accompagner parfois de redondances ou d’analyses qui, avec le temps, peuvent être jugées un peu hâtive : « … Les français avaient trouvé une idole… Lionel Jospin… », ou le « triomphe annoncé de Balladur ».
- Le portrait de N. Sarkozy est, pour le moins, flatteur. Et certaines analyses paraissent aujourd'hui un peu hâtives : « Si François Mitterrand a embrassé le Parti Communiste, c’était pour mieux l’étouffer. Nicolas Sarkozy n’a même pas embrassé Le Pen, il s’est contenté de l’étouffer ».
Encore un mot...
Voilà un livre utile pour comprendre les postures, engagements et choix politiques d’aujourd’hui.
Les promesses non tenues, les questions politiques et sociales récurrentes, les scandales personnels, les programmes, les illusions : tout change ? Rien ne change en fait. Comme persistent les ambitions.
Un livre important pour éclairer un monde qui semble vivre aujourd’hui dans l’instant, sans mémoire.
Retenons également l'espoir de Jean d'Ormesson en la nature des Français. Une fois n'est pas coutume...
Une phrase
Une phrase, parmi bien d'autres:
« L’élection n’est pas une fin. Être élu n’est rien. Il faut maintenant gouverner. Après l‘épopée de la conquête du pouvoir, que sera son exercice ? ».
L'auteur
L’académicien au regard vif et affectueux est un excellent romancier, porté par une belle écriture. Mais comme François Mauriac, c’est aussi un observateur politique, toujours très proche de l’actualité. Ainsi ses analyses et commentaires, semaine après semaine, dans le Figaro, pendant près d’un demi siècle, témoignent d‘une érudition politique d’exception, d’une vision étonnante et d’une intelligence « accessible ».
Commentaires
Avec "Dieu, les affaires et nous", Jean d'Ormesson nous fait une fois de plus le cadeau d'un livre dont le titre est une mise en abyme de son oeuvre et de sa personne. Admirablement préfacé par Jacques Julliard, là encore, ironie de l'
Histoire, un chrétien de gauche ! il semble que le J'ean d'Ormesson qui émerge de ce demi siècle de chroniques au Figaro soit effectivement ce personnage romanesque qui a suivi le precepte de Aron : un spectateur engagé.Tour à tour partisan et conciliant notre écrivain national n'a pas son pareil pour mettre en pratique une dialectique toute personnelle qui consiste à toujours tempérer l'éxagération en tout au risque de sombrer dans la faute de goût. Jean d'Ormesson : un dandy authentique.
J'apprécie toujours de lire un livre de Monsieur Jean D'Ormesson et ce que je souhaite le plus serait de pouvoir le rencontrer, car j'aime sa grande culture, son romantisme et surtout cette flamme ironique et indulgents de son regard bleu.
Nous sommes voisin pour ainsi dire, et lorsque je vais faire le tour du lac car habitant à Puteaux près du bois c'est très près où parfois je vais dans l'isle de puteaux avec un livre et reste au calme dans la roseraie.
J'aime aussi, marcher dans Paris revoir le quartier de ma jeunesse lorque j'etais étudiante, me premener au luxembourg, rue de tournon, rue de varennes et revenir à Montparnasse ......que de souvenirs!
Monsieur d'Ormesson, je serais si heureuse si vous pouviez et si vous en avez
le temps de m'accorder ce rendez-vous, j'ai tant de questions à vous poser!
Monsieur, je vous donne mon numéro de portable vous pouvezm'envoyer un sms, car j'ai des soucis avec orange, je ne peux plus communiquer par mail. J'espère que cela va se rétablir très vite.( 0674020108)
Encore merci. jespère que ce message vous parviendra.
Clodine
Ajouter un commentaire